Dans une interview accordée à notre rédaction, Dr Faya Milimono, président du parti Bloc Libéral a déclaré que les élections communales et locales, est le souhait le plus ardent de son parti. Il a aussi dénoncé les anomalies lors des élections présidentielles de 2015. Selon lui, ces élections étaient tout, sauf élections. Lisez l’intégralité de cette interview.
Bcmedia.org : Bonjour monsieur le président. Dites-nous comment se porte le Bloc Libéral ?
Le Bloc Libéral se porte de mieux en mieux, depuis notre participation aux dernières élections, qui pour beaucoup d’observateurs nous sommes sortis de cette preuve avec beaucoup de surprises pour beaucoup de guinéens. Nous constatons une venue massive des guinéens vers ce parti. Donc, le Bloc Libéral, il y a un an, est complément différent du Bloc Libéral d’aujourd’hui.
Bcmedia.org : Monsieur le président est-ce que le Bloc Libéral compte se présenter aux prochaines élections communales et communautaires ?
Les élections communales et locales, c’est notre souhait le plus ardent.Parce que nous sommes en train de nous battre en Guinée, c’est pour l’enracinement de la démocratie, l’état de droit dans notre pays, hors, la démocratie c’est à la base. Nous avons déploré que depuis 11ans, nous n’avons pas pu avoir les élections locales dans notre pays. Encore aujourd’hui, personne ne peut vous dire exactement à quelle date les élections municipales et locales aurons lieux. On n’en est encore à nous entendre sur un délai pour un dialogue et à l’issu de dialogue, est-ce que les accords seront appliqués par le président de la République s’est engagé de le faire? Donc, il y a beaucoup de questions que nous avons, dont nous ne connaissons pas la réponse. Sinon, le Bloc Libéral était déjà prêt pour les élections locales, avant même les présidentielles. Parce que pour nous, la priorité des priorités c’était à la base.
Bcmedia.org : Dans ce sens, qu’est-ce que le BL est en train de faire sur le terrain pour la conquête de l’électorat ?
Nous sommes en train de travailler et avec les personnes ressources sur le terrain, nous sommes en train d’identifier des gens partout où nous avons une présence remarquée, on est en train de procéder par des sondages pour savoir qui, n’est-ce pas des hommes, des femmes qui peuvent mieux faire pour la localité, en qui, les populations auraient confiance. Donc, ce n’est un travail d’un jour, ce n’est pas un travail d’une personne. Ça mobilise beaucoup de personne et grâce aux différents parrains préfectoraux, nous sommes en train de faire un pas, tous les jours.
Bcmedia.org : Est-ce que votre parti a des circonscriptions ciblées pour ces prochaines élections ?
Nous avons des circonscriptions bien sûr que nous ciblons. D’abord par principe, pensons pouvoir présenter des candidats dans toutes les régions du pays, parce que nous sommes un parti transversal, nous sommes un parti national, qui a une assise un peu partout dans le pays. Donc, on aura des candidats un peu partout. Nous ferons le choix, de présenter nos candidats là où nous avons les meilleures chances réussir. A Conakry ici, c’est sûr que nous aurons des candidats, nous aurons des candidats dans certaines localités de la Basse Côte, au Fouta, en Haute Guinée et bien entendu, en région forestière.
Bcmedia.org : La CENI qui doit organiser ces élections, propose l’organiser d’abord les communales, avant celle des districts et quartiers ?
C’est encore un autre gâchis. Nous l’avons dit au Bloc Libéral depuis 2013, ce ne sont pas les élections qui vont développer notre pays, c’est le travail. A notre arrivée, sur la scène politique guinéenne en 2013, nous avons dit à tous les compatriotes et à tous les acteurs politiques de la mouvance, comme de l’opposition de ne pas faire entrer la Guinée dans un entonnoir d’élections. On ne peut pas parlé d’élection tous les ans en République de Guinée et parler de développement en même temps. Il faut que nous apprenions des élections une fois tous les 5 ans. Le Ghana le fait, le Libéria le fait, la Serra Leone le fait, beaucoup d’autre pays le font. Pourquoi la Guinée, un pays pauvre, mal géré peut croire qu’en tenant les élections tous les ans, son problème sera résolu. A chaque fois qu’on parle d’élection, c’est des invectives, on ne travaille pas, on s’insulte et les partis politiques n’ont que des engins à mettre à la disposition des jeunes. Il n’y a pas de débats, je crois que moins d’élections, nous aurons mieux. Nous ne voyons pas pourquoi séparer les élections municipales, des élections locales, tout peut être tenu ensemble. Nous, nous pensions même, qu’on aurait pu envisager tenir les élections locales, les élections municipales, les élections législatives et présidentielles en même temps, le même jour. Si nous devons avoir une élection par an, ça sera comme tous les ans, nous avons un tremblement de terre dans notre pays que Dieu nous en garde.
Bcmedia.org : Vous étiez l’un des candidats malheureux des élections présidentielles de 2015. Quelles sont les leçons que vous avez tirées de ces élections ?
Je dirai que ce n’était pas véritablement des élections, c’était comme une sorte de sélection. Nous avons battu campagne, nous avions souhaité qu’il soit donné aux populations guinéennes les raisons de faire un choix éclairé. On n’aurait eu des débats entre les huit candidats, ça aurait permis aux guinéens de savoir qui avait le meilleur projet de société pour ce pays, qui avait le meilleur programme et qui avait les meilleures chances d’apporter le bonheur dans notre pays. Mais puisse qu’on veut faire des élections simplement pour une formalité, parce qu’il n’y a pas actuellement un seul pays dans le monde, où les élections se tiennent sans qu’il n’ait un débat d’idée, sans que les candidats ne soient mis face à face pour répondre aux mêmes questions. C’est ce qui peut permettre aux guinéens par exemple, de faire le choix du candidat, en allant au-delà de l’appartenance ethnique, régionale ou confessionnelle. Donc, nous avons déploré que cela ne pu avoir lieu, malgré le fait qu’avant même la campagne qu’on nous avaient promis que le débat aurait eu lieu. Nous avons connu même pas une élection, mais une sélection, on n’a même déterré nos bulletins qui avaient enfouit quelque part, dans un village, dans N’zérékouré. Ça, c’était symbole, si comme si on n’avait tenté d’enterrer la démocratie et Dieu étant avec le peuple de Guinée a choisi d’empêcher qu’effectivement, la démocratie ne soit enterrée dans notre pays. Alors les gens ont vu là où les bulletins étaient enterrés, ça été donc déterrés.
Bcmedia.org : Tout récemment, le président Alpah Condé a rencontré le chef de fil de l’opposition, Cellou Dalein Diallo. Que pensez-vous de cette rencontre ?
Nous avons pensez que c’est une bonne initiative que le président de la République se rencontre de temps en temps avec acteurs politiques, que ce soit de la mouvance ou de l’opposition. Je crois que ce sont les textes de loi qui le prévoit. De fait qu’on attend que nous soyons avalés par la crise, avant initier ce genre de rencontre, c’est ce qui est déplorable. Du point de vue de son contenu, nous avons entendu le président de la République déclarer solennellement son engagement de veiller au respect des accords passés et futurs dans notre pays et également le président de la République a reconnu que le poids sur le contribuable guinéen, est devenu énorme. La TVA, dans notre pays, a un taux plus élevé que partout en Afrique de l’Ouest, c’était 20%. Heureusement, si mes informations sont justes, il parait que le Ministre du budget a commencer à revoir le taux de taxation. Ainsi, la TVA serait en train d’être revue à la baisse, surtout pour les produits de premières nécessités. Donc pour moi, ne se reste que à cause de ces engagements que le président de la République a pris, si ça se réalise, la rencontre aura été quelque chose de très positive, mais si ce ne sont que des déclarations comme nous l’avons vécu par le passé, le Bloc Libéral et moi même serions très déçus.
Bcmedia.org : Actuellement, quelles sont vos relations avec le président du parti NGR?
La NGR est un parti ami, d’abord j’ai évolué dans ce parti politique, beaucoup d’opportunité m’ont été données par ce parti politique, j’ai beaucoup d’amis et beaucoup de frères dans ce parti. D’abord, Abe Sylla est un frère et un ami. Je ne suis jamais allé à Washington, sans que nous, nous prenions ensemble le café.
Hassane Housseine