Au Gabon, on attend la décision de la Cour constitutionnelle qui doit valider ou non la réélection d’Ali Bongo. En principe, la décision est attendue ce vendredi 23 septembre. Jeudi soir avait lieu une audience publique à la plus haute instance du pays. Une séance qui marque la fin de la procédure d’instruction.
Pendant plus d’une heure et demie, le juge rapporteur a égrené les arguments et les contre-arguments des deux camps. « Un rapport très, très, très long », a conclu la présidente de la Cour constitutionnelle dans un sourire. Puis les avocats ont fait leurs observations.
Celui de Jean Ping tout d’abord, venu avec des piles de procès-verbaux. « Qu’on ne vienne pas nous amener des histoires de faux procès-verbaux fabriqués pour faire croire qu’il y a des histoires d’irrégularités, parce que ce sont eux qui fabriquent ces PV ! A prévenu Maître Jean-Rémy Bantsantsa. Je note également que tout s’est passé dans une opacité incroyable. L’instruction d’une affaire veut dire qu’on écoute tout le monde, on entend tout le monde, on procède à des confrontations. Et ce que nous avons demandé, c’est la confrontation des PV. » L’avocat de Jean Ping, candidat à la présidentielle face au président sortant, estime que l’analyse du rapporteur n’est pas suffisante.
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Puis au tour de l’avocat d’Ali Bongo Odimba, Maître Francis Nkéa. « Vous êtes le médecin de ce pays ! » a-t-il lancé en s’adressant à la présidente de la Cour. Et de brandir lui aussi des PV. Avant de s’exclamer : « Il n’y a pas un droit pour le Haut-Ogooué et un autre droit électoral pour les autres provinces. Si nous utilisions les procès-verbaux de la Cénap [la commission électorale, ndlr] pour les huit provinces que les deux parties ont acceptées, il est tout à fait normal que pour le Haut-Ogooué on utilise aussi les mêmes procès-verbaux ! »
Quant au ministère public, il propose que la Cour accepte un recomptage des voix.
Dans la province du Haut-Ogooué, fief familial de la famille Bongo, le président sortant a officiellement obtenu 95% des voix pour 99% de participation, lui garantissant à l’échelle du pays une avance de quelque 5 000 voix sur Jean Ping, sur un peu plus de 325 000 électeurs.
L’affaire est à présent mise en délibéré, annonce la présidente Marie-Madeleine Mborantsuo. « En principe, la décision pourrait être rendue à l’audience du 23 septembre, mais Maîtres, veuillez être attentifs, le greffier en chef se fera le devoir de vous communiquer le jour et l’heure du délibéré », a-t-elle indiqué.
La Cour constitutionnelle annoncera alors sa décision et publiera les résultats définitifs de la présidentielle du 27 août.
Rfi