Le souverain thaïlandais, Bhumibol Adulyadej, est mort, jeudi, à l’âge de 88 ans après des mois d’hospitalisation, a annoncé le palais royal. Le roi était considéré comme la seule personnalité capable d’unir une nation très divisée politiquement.
Le roi de Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, qui était considéré comme l’un des plus vieux souverains du monde encore en exercice, est mort jeudi 13 octobre, à l’âge de 88 ans, a annoncé le palais royal.
« Sa Majesté s’est éteinte paisiblement à l’hôpital Siriraj », dit le communiqué.
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Le palais avait publié mercredi soir un bulletin inquiétant concernant le monarque, après plusieurs jours de spéculations sur sa santé. Il est « sous assistance respiratoire » et « sous thérapie de remplacement rénal » et souffre d’une « nouvelle infection », indiquait ce bulletin diffusé à la télévision nationale. Hospitalisé quasiment en continu depuis deux ans, le roi avait aussi été soigné récemment pour une infection pulmonaire, des problèmes cardiaques et de l’hydrocéphalie.
Culte de la personnalité
Vêtus de rose et de jaune, les couleurs de la monarchie, plus de 500 Thaïlandais s’étaient réunis jeudi matin, pour prier devant l’hôpital où il était soigné à Bangkok. Même si les sujets savent leur roi très malade depuis des années, il conserve son statut d’image tutélaire protectrice, très important dans cette société bouddhiste.
En Thaïlande, le monarque a un statut de demi-dieu, héritage de décennies de culte de la personnalité. Ses portraits sont omniprésents à travers le pays et sa sacralisation a encore été renforcé depuis le coup d’État du 22 mai 2014, réalisé au nom de la défense de la monarchie.
Ciment d’une nation divisée
La mort de Bhumibol Adulyadej, l’un des plus vieux souverains en exercice avec 70 ans sur le trône, risque de faire entrer la Thaïlande dans une ère de grande incertitude. Le monarque thaïlandais n’a pas de pouvoir politique mais est souvent considéré comme le seul ciment d’une nation très divisée politiquement, où le sujet de la succession est extrêmement sensible.
Bien qu’il ait rencontré le prince héritier Maha Vajiralongkorn, avant la mort du roi de Thaïlande, le chef de la junte au pouvoir n’a pas fait de déclaration concernant la succession royale.
Cette question reste taboue en Thaïlande, en raison du statut quasi divin du roi Bhumibol et des incertitudes quant à la personnalité de son fils.
Avec AFP