A huit jours de la présidentielle, l’affaire des emails d’Hillary Clinton, relancée par le FBI, fait l’effet d’un tremblement de terre. La campagne Clinton, qui pensait avoir assuré la victoire de la candidate, se retrouve fragilisée. Il faut repartir à l’offensive, mais le temps manque.
Avec notre correspondante à Washington,Anne-Marie Capomaccio
Les républicains se délectent. Dans les meetings de Donald Trump on scande « en prison » dès que le nom de Clinton est prononcé. Dans la campagne Clinton, qui était passée à une phase où l’on assure la victoire, on est obligé de multiplier les interventions pour expliquer, sans être vraiment crédible, que cela ne change rien.
La crainte de l’abstention est légitime. Que vont faire les électeurs qui avaient prévu d’aller voter contre Donald Trump, plus que pour Hillary Clinton ? Pour Matt Lewis, républicain anti-Trump et auteur du livre Trop stupide pour perdre, le milliardaire n’a qu’une chose à faire dans cette dernière semaine de campagne, « la fermer ! Il ne faut pas intervenir quand votre opposant est sur le point de se suicider ! Trump doit rester tranquille et laisser cette affaire se développer… »
On ne sait rien en réalité du contenu de ces fameux emails, retrouvés dans un ancien ordinateur d’une collaboratrice d’Hillary Clinton. Mais les sondages immédiats montrent déjà une érosion des intentions de vote. La dernière semaine avant l’élection s’annonce épouvantable pour la candidate qui commençait à souffler, après une campagne éprouvante.
Il faut tout d’abord préciser qu’il n’y a pas de réouverture de l’enquête sur le serveur privé d’Hillary Clinton, pour la simple raison que l’enquête est certes terminée, mais ce dossier n’est pas officiellement clos. Ensuite, tant que le FBI ne dévoilera pas ce que contiennent ces messages, nous ne saurons pas s’ils seront ajoutés au dossier Clinton.
L’ordinateur en question appartenait à la plus proche collaboratrice de la candidate, Huma Abedin, une femme séparée de son époux. Ce dernier est poursuivi pour corruption de mineur, et c’est dans ce cadre que l’ordinateur a été saisi. D’après la presse américaine, le FBI doit examiner un millier d’emails. Pour l’instant, l’agence se contente de dire que ces messages « pourraient être intéressants ».
Le choix des mots est elliptique et très gênant pour les démocrates, d’autant qu’on ne voit pas comment le FBI ; qui a lancé cette grenade dégoupillée dans la campagne, à 10 jours de l’élection, pourra terminer son examen des faits avant le 8 novembre.
Les républicains savourent ainsi l’instant. Dans la campagne Clinton on masque mal une fébrilité certaine.
Rfi