Le FBI a annoncé ce dimanche 6 novembre qu’il maintenait sa position de ne pas poursuivre Hillary Clinton dans l’affaire des emails. A deux jours de l’élection, difficile d’évaluer quel sera l’impact de cette annonce.
A deux jours du scrutin, on pouvait croire que c’en était terminé des coups de théâtre qui ont émaillé cette campagne présidentielle. Mais décidément, rien n’aura été épargné aux Américains. Dans une lettre adressée aux huit directeurs de commissions du Congrès, le FBI a annoncé que la dernière « affaire des emails » ne débouchera pas sur une nouvelle investigation contre Hillary Clinton. « Après examen des derniers documents, nous ne changeons pas l’avis exprimé en juillet, en ce qui concerne Hillary Clinton. » La phrase de James Comey, directeur de la police fédérale américaine, est sans équivoque.
Le directeur du FBI l’explique, ses agents ont travaillé d’arrache pied, afin de résoudre cette affaire, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio. Les emails sont, pour la plupart, des duplicatas de messages déjà examinés par l’agence, ou des messages personnels. L’examen de l’ordinateur familial d’Huma Abedin n’a rien donné. James Comey affirme qu’après avoir passé en revue toutes les communications de ou à destination de la candidate démocrate lorsqu’elle était secrétaire d’Etat, ses services n’ont pas changé les conclusions qu’ils avaient exprimées en juillet en ce qui la concernait.
En juillet dernier, après un an d’enquête, James Comey avait déjà annoncé dans une déclaration solennelle que le FBI recommandait de ne pas poursuivre Hillary Clinton. Si elle estimait que celle-ci avait fait preuve d’une extrême imprudence en discutant de sujets classifiés via un serveur privé non sécurisé, la police fédérale jugeait qu’aucune violation intentionnelle de la loi n’avait été découverte.
Un lourd coût politique pour Hillary Clinton
Mais le mal est fait ! L’annonce de l’ouverture d’une enquête complémentaire sur les emails d’Hillary Clinton a été une onde de choc. James Comey, volontairement ou non, a provoqué un tremblement de terre dans cette campagne, jetant le doute dans l’esprit de nombreux électeurs à 10 jours du scrutin. La candidate démocrate a vu fondre la large avance dont elle disposait sur son rival républicain dans les sondages d’autant que ce dernier a fait son miel de cette affaire, promettant la prison à sa rivale à longueur de meeting. Au point que l’issue de l’élection qu’on pensait pliée était redevenue incertaine.
Hillary Clinton et son équipe ont redoublé d’efforts pour paraître sereins. La candidate a mis un point d’honneur à ne pas évoquer la question dans ces meetings d’hier. « Nous sommes heureux que cette question soit résolue », a déclaré ce dimanche soir la directrice de la communication d’Hillary Clinton, Jennifer Palmieri. Un soulagement exprimé alors que les deux camps jettent leurs dernières forces dans la bataille.
Rfi