Un attentat à la bombe perpétré dimanche dans une église copte qui jouxte la cathédrale Saint-Marc du Caire a fait au moins 25 morts, selon les autorités égyptiennes. Cette attaque n’a pas été revendiquée dans l’immédiat.
Au moins 25 personnes ont été tuées et 31 autres blessées dans l’explosion d’une bombe survenue, dimanche 11 décembre, en pleine célébration à l’intérieur d’une église copte orthodoxe au Caire, en Égypte. La déflagration, entendue dans tout le quartier, a eu lieu à l’intérieur de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, contiguë à la cathédrale copte Saint-Marc, siège du pape de l’Église copte, Tawadros II.
Selon une source de la sécurité, la bombe était constituée d’environ 12 kg de TNT. Les autorités ont saisi les caméras de sécurité de l’église pour commencer à examiner leur contenu, ont indiqué des responsables policiers à l’AFP. L’attaque n’a dans l’immédiat pas été revendiquée.
« Le sang des Égyptiens n’est pas bon marché »
À l’intérieur de l’église, des chaussures et d’autres effets personnels étaient éparpillés au sol, tandis que l’odeur du sang était toujours prégnante quelques heures après l’attentat, a constaté un journaliste de l’AFP. Les vitraux étaient presque tous brisés et les bancs de bois renversés pour la plupart, en particulier sur le côté droit de l’église. La bombe a explosé près d’un pilier, noirci et parsemé d’éclats. Des impacts étaient aussi visibles sur le sol de marbre.
À l’extérieur, un périmètre de sécurité a été installé par la police autour de l’église tandis qu’une vingtaine de personnes y scandaient des slogans contre le terrorisme. « Dites au cheikh, dites au prêtre, le sang des Égyptiens n’est pas bon marché », « Ministre de l’Intérieur démission », ont-ils clamé.
« Terrible épreuve »
Dans un communiqué posté sur sa page Facebook, l’église copte a rappelé « l’unité nationale qui unit les Égyptiens sur la terre bénie d’Égypte ». Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a condamné l’attentat, déclarant trois jours de deuil national à compter de dimanche.
L’imam d’Al-Azhar, la plus haute institution de l’islam sunnite en Égypte, a condamné l’attentat. Dans un communiqué, Ahmed al-Tayeb a qualifié l’attaque « d’explosion terroriste infâme qui a visé des âmes innocentes ».
En France, le ministère des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a assuré dans un communiqué que « la France est pleinement solidaire de l’Égypte dans cette terrible épreuve, comme dans la lutte contre le terrorisme ».
La première fois que la cathédrale est attaquée
La cathédrale Saint-Marc est le siège du patriarcat copte d’Égypte. Les coptes orthodoxes représentent près de 10 % de la population égyptienne et constituent l’une des plus anciennes et des plus nombreuses communautés chrétiennes du Moyen-Orient.
« C’est la première fois que la cathédrale est attaquée, rapporte Éric de Lavarène, correspondant de France 24 au Caire. Et c’est la première attaque terroriste contre les coptes depuis plusieurs années. Ce qui inquiète beaucoup au Caire même s’il n’y a toujours pas eu de revendication. »
Cette explosion survient deux jours après un attentat à la bombe perpétré contre un check-point de la capitale égyptienne. Six policiers ont été tués et trois autres blessés dans cette attaque revendiquée sur les réseaux sociaux par le Hasm, un groupe terroriste que les autorités affirment être affilié aux Frères musulmans.
Dans la soirée de vendredi, un autre attentat à la bombe a eu lieu dans la province de Kafr al-Cheikh, au nord de la capitale égyptienne, tuant un passant et blessant légèrement deux policiers. Cette seconde attaque n’a pas été revendiquée.
Avec AFP et Reuters