Le président de la Commission de la Cédéao, Marcel de Souza, est l’invité de Christophe Boisbouvier ce matin sur RFI pour parler de la situation en Gambie. Il revient notamment sur le message porté ce mardi à Banjul par les présidents du Nigeria, de la Sierra Leone et du Liberia au président gambien sortant Yahya Jammeh, qui refuse désormais d’accepter sa défaite à l’élection présidentielle face à l’opposant Adama Barrow. Il rappelle que, pour la Cédéao, la diplomatie est privilégiée, mais qu’une intervention militaire pour faire respecter le verdict des urnes est « envisageable ».
« Nul ne peut remettre en cause la volonté du peuple qui s’est exprimé. » C’est en ces termes que Marcel de Souza, le président de la Commission de la Cédéao, a résumé le message porté ce mardi par les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest à Yahya Jammeh. « Adama Barrow est le président élu, un point un trait », insiste le diplomate.
Marcel de Souza regrette que Yahya Jammeh ait changé d’avis et décidé finalement de contester les résultats. Quand il a d’abord concédé sa défaite, « nous pensions qu’il accomplissait une excellente sortie, qui honorait la Cédéao », raconte-t-il. Aujourd’hui que la donne a changé, l’exigence est ferme : « Nous lui demandons de respecter son engagement vis-à-vis de son peuple pour que la volonté de celui-ci soit respecté », dit le président de la Commission.
Une éventuelle option militaire pour faire plier le chef de l’Etat gambien sortant, Marcel de Souza ne l’exclut pas : « Nous privilégions la diplomatie préventive », la « persuasion », insiste-t-il. Mais si la diplomatie échoue, dit-il, « il faudra envisager des décisions plus draconiennes ». Tout en rappelant que cette décision appartient aux chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao, qui doivent se réunir samedi prochain au Nigeria.
RFI