Au Mali, malgré de nombreuses déclarations, les autorités ont du mal à convaincre tout le monde qu’aucun accord de réadmission n’a été signé au sujet de leurs ressortissants en situation irrégulière dans les pays de l’Union européenne (UE). En tout cas, les protestations se poursuivent. Un sit-in est prévu ce mardi 3 janvier par des jeunes dans la localité de Kayes à l’ouest du pays alors que le consulat parisien a été occupé quelque temps. C’est dans ce contexte que le président malien Ibrahim Boubacar Keïta s’invite dans le débat.
En s’adressant aux Maliens de l’extérieur, le président Ibrahim Boubacar Keïta a commencé par saluer leur dévouement. « Vous contribuez grandement aux efforts de développement de notre pays », a-t-il déclaré. Et comme s’il s’adressait directement aux Maliens de France qui ont occupé leur consulat à Paris, il enfonce le clou : « J’ai entendu votre message ! J’ai pris la mesure de vos frustrations, j’en tirerais très bientôt toutes les conséquences ».
Sanctions attendues
Du coup, certains parient que des têtes vont tomber. Le consul général du Mali à Paris a déjà été limogé, pour notamment avoir très mal géré l’occupation des locaux du consulat. Mais ici, on s’attend à d’autres sanctions. Ministres ? Directeurs centraux ? Seul le président malien le sait pour le moment.
Mauvaise communication
Il faut dire que si les autorités maliennes affirment n’avoir signé qu’un communiqué avec l’Union européenne, pour une partie de l’opinion, il s’agit d’un accord de réadmission des sans-papiers maliens en Europe. Et même dans les rangs du gouvernement et du parti au pouvoir, certains reconnaissant que des ministres ou des responsables ont mal communiqué sur le sujet. Un sujet sensible quand on sait que les Maliens de l’extérieur, en situation régulière ou pas, contribuent énormément au développement de leur pays.