Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a qualifié de « regrettable erreur » le bombardement, mardi, d’un camp de déplacés, par l’armée, dans le nord-est du pays. Plus de 50 personnes, civiles et humanitaires, ont été tuées.
Le bombardement d’un camp de déplacés par l’armée nigérianne, mardi 17 janvier, dans le nord-est du pays, a fait 52 morts, selon Médecins sans frontières (MSF). L’organisation humanitaire précise que ses équipes « tentent de fournir des premiers secours d’urgence » à la centaine de blessés, demandant aux autorités « de mettre en place toutes les mesures possibles » afin de faciliter les évacuations d’urgence. Pour l’heure, aucun bilan officiel n’est disponible.
Les frappes aériennes ont eu lieu à Rann, dans le nord de l’État du Borno, épicentre de l’insurrection des islamistes du groupe Boko Haram, alors que les humanitaires distribuaient de la nourriture aux déplacés forcés de fuir les violences. Six employés de la Croix-Rouge nigériane ont été tués, a annoncé de son côté le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a également des équipes dans la zone.
Une « regrettable erreur opérationnelle »
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a déclaré dans un communiqué qu’il avait appris avec « une profonde tristesse » ce bombardement qu’il qualifie de « regrettable erreur opérationnelle », tout en appelant les populations au calme. Il s’est également exprimé sur Twitter, assurant suivre l’évolution de la situation.
Ce bombardement survient alors que l’armée nigériane a revendiqué de nouvelles victoires contre la filiale du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest, dont les combattants sont peu à peu chassés des territoires qu’ils avaient conquis dans l’État du Borno.
Le général nigérian Lucky Irabor, qui commande les opérations militaires contre le groupe Boko Haram, a affirmé que l’aviation avait reçu des informations faisant état de regroupements de « terroristes de Boko Haram » dans la région de Kala-Balge. « J’ai ordonné à l’aviation d’intervenir pour résoudre le problème. La frappe a été menée, mais malheureusement, il s’est avéré que des habitants ont été touchés », a-t-il indiqué lors d’un point de presse à Maiduguri, la capitale du Borno. « Ce sont le résultat du brouillard de la guerre », a-t-il ajouté. C’est malheureux, c’est la raison pour laquelle cette guerre doit prendre fin ».
Des bombardements accidentels ont déjà eu lieu par le passé : en mars 2014, un avion militaire avait tué cinq personnes en frappant par erreur le village de Kayamla, dans la région de Konduga (État du Borno). Le chasseur avait confondu le village avec un camp de Boko Haram lors d’un raid nocturne.
Avec AFP