Après plusieurs reports, les patrouilles militaires mixtes ont démarré leurs opérations jeudi 23 février à Gao, principale ville du Nord du Mali. Composées de l’armée régulière et d’ex combattants de groupes armés, ces patrouilles sont censées préfigurer la nouvelle armée unitaire malienne.
Malgré le vent, la chaleur, militaires maliens de l’armée régulière et combattants des groupes armés écoutent en silence le commandant en chef par intérim des forces de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, peu avant de se mettre en route. « Il y a peu les patrouilles mixtes étaient considérées par beaucoup d’observateurs comme une gageure à tenir. Aujourd’hui elles sont devenues une réalité…. », assure le général de division Amadou Kane.
La cérémonie de lancement s’est déroulée au camp de regroupement de ces mouvements, siège du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), chargé d’organiser ces patrouilles en périphérie de Gao.
Sanglés tous dans des treillis, plus d’une centaine d’hommes montent, arme au poing, dans des véhicules pick-up couleur sable. Soldats, ex-combattants de la CMA (la Coordination des mouvements de l’Azawad) et de la Plateforme (groupes pro-gouvernementaux), armes au poing, sont montés ensemble dans des véhicules pick-up en direction du centre de Gao. « Ça prouve qu’on va vers la paix ! », lance un soldat. « Oui, Inch’Allah ! On est en route quand même », témoigne un autre, ex-combattant de la CMA, c’est à dire de la rébellion.
Dans le même véhicule un sous-officier de l’armée régulière assure : « Non, il n’est pas question de l’armée malienne, ni de la plateforme, ni de la CMA… C’est le drapeau national qui se présenter aujourd’hui ». Les véhicules démarrent et la patrouille mixte commence. « Belle victoire de la paix au Mali, une belle avancée de l’accord de paix », déclare à RFI le représentant des forces françaises de l’opération Barkhane, présent sur les lieux. Dans un premier temps ces patrouilles mixtes de sécurisation se dérouleront dans la ville de Gao.
La formation de ces patrouilles mixtes fait suite à un accord signé en mai-juin 2015 vise à isoler définitivement l’ex-rébellion des jihadistes qui avaient pris en 2012 le contrôle du Nord. L’accord a été signé par le gouvernement malien, les groupes qui lui sont favorables, qui composent la Plateforme, ainsi que l’ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali, composant la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Rfi