Au Sénégal, hier vendredi 28 avril, 24 heures après la confirmation de la condamnation d’Hissène Habré à la prison à vie, ses avocats «officiels», qui ont toujours refusé de plaider, de défendre leur client devant les chambres africaines extraordinaires ont organisé dans un hôtel chic de Dakar une conférence de presse. Une conférence de presse qui ressemblait à une plaidoirie.
avec notre correspondant à Dakar, Guillaume Thibault
« Aujourd’hui les chambres africaines c’est terminé. Cette fantaisie, cette mascarade c’est terminé ! ».
Certains aiment refaire le match. Maître François Serres a refait le procès, seul. Pour l’avocat, Hissène Habré a été condamné à mort : « le condamner à la perpétuité c’est condamner un homme de 74 ans à mort ».
Condamné, non pas par une cour, déclare l’avocat, mais par « un ‘comité d’exécution’ comme l’appelle le président Habré ! »
Une juridiction complètement vide, estime l’avocat : « Il y avait de faux témoins, il y avait une fausseté complète sur ces prétendus charniers. Aujourd’hui il y a un faux juge ».
Nombre de chefs d’Etat se sont félicités des travaux des chambres africaines. L’avocat français n’est pas d’accord : « Ce procès est une tache pour l’Afrique, un pari perdu. Tout cela parce qu’en définitive Idriss Déby était bien le maître judiciaire… »
François Serres a exposé ses arguments durant une heure.
L’avocat veut un débat, mais pas dans un tribunal : « Aujourd’hui la responsabilité revient au président Macky Sall, revient au ministre de la Justice. La vie du président Habré est entre leurs mains. Monsieur le président de la République, je vous demande de m’accorder le droit d’affronter votre champion sénégalais – le ministre de la Justice Sidiki Kaba – sur un plateau télévisé ».
Ni la présidence ni le Garde des sceaux n’ont pour le moment réagi à l’appel particulier de l’avocat d’Issène Habré.
rfi