Aux Etats-Unis, le directeur de la communication de la Maison Blanche Mike Dubke a remis sa démission au président Donald Trump. Une démission trois mois après son recrutement, qui pourrait augurer un large remaniement au sein de la Maison Blanche, éclaboussée par les affaires d’ingérence du Kremlin et de collusion présumée de l’équipe de Trump avec la Russie.
« Cela a été un grand honneur d’avoir été au service du président Trump et de son administration », a déclaré Mike Dubke, le directeur de la communication du président Donald Trump, sans donner plus de précisions quant aux raisons de son départ.
Mike Dubke, en poste depuis trois mois, a remis sa démission le 18 mai, d’après Axios News, premier média à avoir rapporté l’information. Il avait toutefois décidé de rester en fonction jusqu’à la fin du premier voyage officiel du président Trump à l’étranger, qui s’est achevé samedi, selon le site d’information.
Cette démission illustre les difficultés de communication de l’administration Trump, notamment depuis les révélations dans la presse sur des liens présumés entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie, accentuées après le limogeage de James Comey, le directeur du FBI, le 9 mai dernier.
Vent de changement
Pour Corentin Sellin, professeur agrégé d’histoire, spécialiste des Etats-Unis et animateur du blog Il était une fois en Amérique, la démission « attendue » de ce consultant média « plutôt proche de l’aile traditionnelle des républicains » pourrait être le premier changement d’un vaste remaniement.
« Depuis le retour de Trump, la Maison Blanche bruisse de rumeurs sur une révolution de palais qui écarterait de beaucoup des membres de la Maison Blanche pour faire entrer des anciens de la campagne, des fidèles », explique le chercheur, qui préfigure selon lui « un resserrement, voire peut-être une « bunkerisation » de la Maison Blanche qui est en ce moment assaillie par les enquêtes sur la Russie. »
Pression des enquêtes
Corentin Sellin considère que le président américain, insatisfait de son équipe et de la gestion de la communication, veut « reprendre les choses en main en s’appuyant sur les fidèles, les anciens de la campagne. » Une stratégie qui s’explique par la pression qui s’intensifie sur la Maison Blanche.
« La commission du renseignement au Sénat a demandé pour la première fois tous les documents de la campagne Trump depuis le début, rappelle l’historien. Et par ailleurs, Jared Kushner est désormais une cible prioritaire de l’enquête du FBI et donc la pression se renforce sur Trump. C’est ce qui explique ce remue-ménage. »
Mais pour autant, le chercheur estime que ce remaniement risque d’être plus complexe que prévu. « Lorsqu’il est insatisfait, il change immédiatement le personnel. Mais ça va prendre du temps, parce qu’il y a de moins en moins de postulants. Et c’est d’ailleurs pour ça qu’il revient à ceux qui étaient avec lui au début, cette poignée de personnes qui ont cru en lui. Selon lui, la fidélité évite les fuites. Et son obsession désormais est d’éviter les fuites, en particulier vers les enquêtes sur la Russie. »
Rfi