Au cours d’un entretien accordé mercredi, 31 mai 2017 à l’AGP, le point focal de la Mutilation Génitale Féminine et Excision (MGF/E) auprès de la direction nationale de la promotion féminine et du genre Souleymane Camara, juriste de formation a promis qu’à l’ouverture prochaine, les modules seront enseignés dans les écoles permettant aux élèves et encadreurs de s’éloigner de cette pratique qui créée la désolation dans les communautés.
Selon Souleymane Camara, le Ministère de L’Action Sociale et de la Promotion Féminine et de l’Enfance (MASPF) prévoit des actions allant dans le sens de l’éradication de ce fléau pendant les grandes vacances.
‘’Malgré les campagnes de sensibilisation que font le ministère de l’Action Sociale et les ONG de défense de droit des femmes et des enfants sur le danger de cette pratique, la population guinéenne continue toujours à exciser leurs filles. Le moment le mieux indiqué pour eux, c’est pendant les grandes vacances qui coïncident avec la période d’hivernale. Cette fois-ci le ministère de tutelle envisage à travers la Direction Nationale de la Promotion Féminine et du Genre, plusieurs activités pour combattre les mutilations génitales féminines’’ a dénoncé le point focal des MGF/E auprès de la direction nationale de l’action sociale et du genre.
Pour cette année, la feuille de route du Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance concernera tous les départements ministériels concernés par une vaste campagne de sensibilisation a promis Souleymane Camara.
Au niveau du ministère de la santé, un acte interdisant la pratique d’excision dans les structures sanitaires a été pris : « donc il faut donner effet à cet arrêté, un plaidoyer pour que l’acte pris par le ministre de la santé soit appliqué » a martelé le juriste Souleymane Camara, point focal à MGF/E à la direction nationale de la promotion féminine et du genre.
Il a ainsi poursuivi en substance : « On prévoit à cet effet d’associer l’ensemble du corps médical à suivre une formation dans la zone spécifique de Conakry qu’à l’intérieur du pays sur un code de bonne conduite et une déclaration d’abandon de la pratique médicalisée par ces professionnels»
Sur le plan éducatif et religieux, les autorités de ces différents départements ont aussi un rôle à jouer pour dire stop à ce fléau « depuis l’année passée, on a introduit des modules sur la pratique des MGF. A l’ouverture prochaine, les modules seront enseignés dans les écoles.
Les religieux ont un pacte avec nous. Une » fatwa » a été prise par ce département pour démarquer la pratique de l’excision de la religion. Il s’agira de vulgariser cette « fatwa » au niveau régional » a fait savoir M.Camara.
Côté sécurité, l’Office de Protection du Genre, de l’Enfant et des Mœurs (OPROGEM) aura pour tâche d’interpeller ceux qui font cette pratique « il s’agira pour ce ministère d’aller aussi à l’échelle de l’application par rapport à l’application de la loi, il faut qu’il y ait des interpellations sous la base de dénonciations, des ONG qui ont été formées, et il y a un numéro vert que tout citoyen peut appeler, le 116 pour signaler des cas d’excision en Guinée » précisé le juriste.
Nonobstant des arrestations et des condamnations des personnes impliquées dans cette affaire, le ministère de l’Action Sociale n’est pas satisfait des sanctions appliquées aux coupables, et invite le ministère de la Justice à être strict dans les condamnations : « c’est vrai qu’il y a eu des condamnations, mais les peines prononcées sont des amandes avec sursis, donc il faudrait l’application effective des lois qui impriment la pratique de l’excision » a dénoncé le point focal.
Enfin, les ONG locales auront aussi pour mission de s’adresser directement aux communautés sur la protection de l’enfant : « Ils s’adresseront directement aux communautés qui vont être habilitées à la protection de l’enfant et de la femme y comprises les MGF/E.
Les communautés doivent volontairement déclarer définitivement l’abandon de la pratique au sein de leur communauté ». Toutes ces activités seront couronnées par une bataille médiatique à travers des conférences débats, des tables rondes, des reportages et spots publicitaires, pour l’éradication de ce fléau en Guinée
Pour rappel les dernières statistiques selon la prévalence nationale est de 97%, ce qui place la Guinée au 2ème rang mondial et au 1er rang dans la sous-région africaine.
Selon le point focal, cette statistique a légèrement évolué, les résultats de la dernière enquête démographique de la santé ont rabaissé le taux à moins 0,02% très peu significatif. Un résultat qui n’est pas encore officiel.
Pour terminer M. Camara a lancé un appel à tous les niveaux pour lutter contre les MGF, et a aussi invité la presse à s’impliquer pour le lancement de cette lutte.
Minkael Camara
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