La Cour constitutionnelle sud-africaine a rendu sa décision : le vote de défiance contre le chef de l’État peut se faire à bulletin secret. La plus haute juridiction du pays avait été saisie par l’opposition, qui réclamait ce type de vote à l’Assemblée nationale en raison des risques de menaces pesant sur les députés.
La décision de la Cour constitutionnelle a été rendue ce jeudi. Le vote de la motion de défiance contre Jacob Zuma, que l’opposition veut déposer à l’Assemblée nationale, pourra se faire à bulletin secret. La présidente de l’Assemblée avait affirmé qu’elle n’était pas en mesure d’organiser ce vote à bulletin secret. Mais selon la plus haute juridiction sud-africaine, elle dispose des « pouvoirs constitutionnels » pour le faire.
La Cour n’a cependant pas pris de position ferme. La décision n’oblige pas la présidente de l’Assemblée à faire voter à bulletin secret, comme le demande l’opposition. Mais désormais, elle ne pourra plus arguer que cela lui est interdit en droit.
Scandales à répétition
L’opposition réclame le vote à bulletin secret car elle estime que dans une telle configuration, une partie des députés de l’ANC voterait la défiance. Un vote public leur ferait courir trop de risques. En mai dernier, le président sud-africain avait d’ailleurs échappé de peu à une motion de défiance à l’intérieur même de son parti, l’ANC.
C’est un nouveau coup dur pour Jacob Zuma, déjà très largement fragilisé par la succession d’affaires le concernant, lui ou son gouvernement. Le dernier scandale en date, les « GuptaLeaks », l’a encore un peu plus décrédibilisé aux yeux d’une large partie de l’opinion sud-africaine.
JA