Alors que les premiers résultats provisoires donnent le président sortant, Uhuru Kenyatta, en tête, et que l’opposition a accusé le pouvoir d’avoir truqué les élections générales de mardi, des échauffourées ont éclaté mercredi dans le bidonville de Mathare à Nairobi. La police kényane a abattu mercredi deux manifestants, selon l’AFP.
Les premières échauffourées ont débuté mercredi 9 août dans la matinée dans plusieurs des fiefs du candidat de l’opposition à la présidentielle Raila Odinga − qui accuse le pouvoir d’avoir truqué les élections −, notamment à Kisumu dans l’Ouest. Mais c’est à Nairobi, plus précisément dans le bidonville de Mathare, que les incidents les plus sérieux ont été signalés. Selon des sources policières citées par l’AFP, la police a abattu deux manifestants.
« Ils faisaient partie d’un groupe qui manifestait dans ce secteur et les policiers ont été envoyés sur place pour rétablir l’ordre. On nous rapporte que plusieurs d’entre eux étaient aussi des voleurs qui profitaient de la situation (…) Deux d’entre eux ont été tués », a déclaré un responsable qui a requis l’anonymat.
Un autre responsable policier, également sous couvert de l’anonymat, a confirmé cette information. « Nous avons une autre victime à Mathare, après qu’une personne eut été abattue un peu plus tôt. Il y a maintenant deux (personnes) qui ont été tuées durant cette confrontation cet après-midi. »
Un photographe de l’AFP dit avoir vu le cadavre de l’une des deux victimes, touchée par balle à la tête. Plusieurs témoins interrogés sur place par l’agence de presse ont confirmé que le jeune homme avait été abattu par la police. Un véhicule de la police serait venu sur place pour récupérer le cadavre, provoquant des réactions de colère de la foule. La police aurait alors fait usage de gaz lacrymogènes et un commandant de police aurait tiré en l’air avec son pistolet, selon le photographe de l’AFP. Une femme, que des badauds ont identifié comme la mère de la victime, a vainement tenté d’empêcher les policiers d’emporter la dépouille.
Jeune Afrique