Mode de scrutin, candidats, favoris, bilan de dos Santos… voici les cinq choses à savoir sur les élections angolaises qui se tiennent ce mercredi.
Les Angolais sont appelés aux urnes ce mercredi 23 août pour choisir un successeur au président José Eduardo dos Santos. Ce dernier s’apprête à prendre sa retraite après 38 ans à la tête d’un pays secoué par une grave crise économique.
Quel est le mode de scrutin ?
Il s’agit d’élections générales (législatives et présidentielle) : les 9,5 millions d’électeurs des 18 circonscriptions votent ce 23 août pour élire les 223 députés qui composent l’Assemblée nationale. Le parti vainqueur nommera ensuite le chef de l’État, issu de ses rangs.
Quels partis sont représentés ?
Six partis sont en lice : le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA, actuellement au pouvoir), représenté par le ministre de la Défense, João Lourenço ; l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), menée par Isaías Samakuva ; la Convergence large pour le salut de l’Angola – Coalition électorale (Casa-Ce), d’Abel Chivukuvuku ; le Parti de la rénovation sociale (PRS), de Benedito Daniel ; le Front national de libération de l’Angola (FNLA), de Lucas Benghim Gonda ; l’Alliance patriotique nationale (APN), de Quintino António Moreira.
Qui sont les favoris ?
Au pouvoir depuis 42 ans, le MPLA est considéré comme le favori de cette élection. Il est représenté par João Lourenço, 63 ans, vice-président du parti et ministre de la Défense. Il promet de « poursuivre l’œuvre d’Agostinho Neto », le fondateur du MPLA, et de « mieux répartir les richesses du pays ».
Face à lui, Isaias Samakuva, 71 ans, président de l’Unita, se présente pour la troisième et dernière fois. Plus libéral, il veut « diversifier l’économie » en favorisant notamment « les investissements étrangers » dans d’autres secteurs que le pétrole. Il avait recueilli un peu plus de 18% des voix en 2012.
Enfin, la Casa-Ce d’Abel Chivukuvuku (59 ans) est la valeur montante. Issu des rangs de l’Unita, dont il claque la porte en 2011, l’ancien responsable de campagne d’Isaìas Samakuva est bien implanté dans la circonscription de Luanda, la capitale. En 2012, la Casa-Ce avait remporté 6% des suffrages.
Pourquoi cette élection est-elle historique ?
Ces troisièmes élections depuis la fin de la guerre civile (1975-2002) sont marquées par le départ de José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis presque 38 ans. Affaibli par une santé fragile, « Zedu » a finalement choisi João Lourenço pour lui succéder. Un choix consensuel au sein du MPLA, alors que dos Santos devrait garder la présidence du parti jusqu’en 2022. Nombreux sont les observateurs qui estiment qu’il continuera de gouverner en sous-main.
Quel est le bilan de dos Santos ?
Ancien rebelle marxiste ayant succédé en 1979 à Agostinho Neto, le fondateur du MPLA, il est venu à bout de la rébellion menée par Jonas Savimbi, fondateur de l’Unita abattu en 2002. Porté par les revenus pétroliers (l’Angola est le deuxième producteur de brut en Afrique), qui se sont écroulés depuis deux ans à cause de la chute des cours mondiaux, dos Santos est critiqué pour la gestion de cette manne, accusé de s’être enrichi avec sa famille et les cadres du MPLA au détriment des Angolais.
Eau potable, énergie, denrées alimentaires : les carences sont nombreuses alors que le pays a l’un des PIB les plus importants du continent. Côté libertés, le régime s’est clairement durci ces dernières années avec la dégradation de l’économie. L’emprisonnement du rappeur Luaty Beirão, durant plus d’un an entre 2015 et 2016, avait suscité de nombreuses critiques en Angola comme à l’international.
Jeune Afrique