Le nombre de Rohingya ayant fui les violences en Birmanie a atteint 270 000 personnes en deux semaines, a alerté vendredi le HCR. L’ONU s’inquiète des capacités d’accueil du Bangladesh face à l’afflux de réfugiés dans ce pays voisin.
Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU a tiré vendredi 8 septembre la sonnette d’alarme. Le nombre de musulmans rohingyas ayant fui les violences en Birmanie pour trouver refuge au Bangladesh ces deux dernières semaines s’élève désormais à 270 000 personnes. Dans un précédent bilan, le HCR avait avancé le chiffre de 164 000 réfugiés.
L’agence onusienne s’inquiète de ce que les capacités d’accueil au Bangladesh sont désormais saturées, avec des camps de fortune émergeant le long des routes et une crise humanitaire.
Les civils rohingyas fuient les violences dans leur région depuis des attaques fin août contre des postes de police par les rebelles de l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane.
Depuis, l’armée birmane a lancé une vaste opération dans cette région pauvre et reculée. Ces opérations de représailles ont fait plus de 430 morts, principalement des « terroristes » rohingyas, selon les forces de sécurité.
Le HCR interpelle Aung San Suu Kyi
De son côté, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour ce pays a indiqué que plus d’un millier de personnes, essentiellement des Rohingya, pourraient avoir été tuées dans les violences dans l’État Rakhine.
« Il y en a des deux côtés, mais les victimes se concentrent largement dans la population Rohingya », a précisé Yanghee Lee, avançant une estimation deux fois plus importante que celle du gouvernement birman.
« Les Rohingya sont une minorité musulmane apatride de Birmanie qui subit discrimination et extrême pauvreté depuis plusieurs décennies [en Birmanie] », critique le HCR. « Ils n’ont pas accès aux droits fondamentaux, comme la liberté de mouvement, le droit à l’éducation, au travail », rappelle le HCR, appelant la Birmanie, dirigée par la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, à permettre leur retour « dans la sécurité et la dignité ».
Avec AFP et Reuters