C’est la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican) qui a été choisie pour recevoir le prix Nobel de la paix 2017 ce vendredi 6 cotobre à Oslo. Une initiative lancée en 2007 sur le modèle de la campagne contre les mines antipersonnelles.
L’Ican est un réseau regroupant des centaines d’organisations non-gouvernementales qui plaide depuis 10 ans pour l’élimination complète des arsenaux nucléaires. Cette campagne est notamment à l’origine du traité d’interdiction des armes nucléaires qui a été négocié et conclu cet été à l’ONU. Il a été signé par 53 Etats jusqu’à maintenant et il entrera en vigueur quand cinquante Etats l’auront ratifié.
Pour le moment, il n’est que symbolique, puisque aucun des neuf pays possédant la bombe ni aucun pays de l’Otan ne s’y est joint. Mais c’est un traité qui dérange tout de même les puissances nucléaires. On a par exemple entendu les dirigeants et des diplomates français le critiquer avec des mots assez durs.
Pour cette coalition d’ONG, la fin des armes nucléaires n’est pas une utopie, car une utilisation éventuelle serait déjà considérée comme inacceptable dans de très nombreux pays. Mais aussi parce que l’existence de ces armes fera toujours courir le risque d’un accident. Autant donc s’en débarrasser, avance l’Ican.
Cette attribution de prix Nobel de la paix est donc un appel à tous les pays à répéter le processus international qui avait plutôt réussi pour les armes chimiques et pour les mines antipersonnelles. Il survient dans un contexte très tendu, sur fond de crise avec la Corée du Nord et de possible remise en cause par les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien.
C’est également un prix dans la tradition du Nobel de la paix, puisque le comité Nobel a souvent appelé au désarmement nucléaire. « Nous vivons dans un monde où le risque d’une utilisation des armes nucléaires est plus grand qu’il ne l’a jamais été depuis longtemps », a déclaré Berit Reiss-Andersen, la présidente du comité Nobel norvégien.
Rfi