La décision de l’administration Trump d’introduire des dérogations à l’obligation faite aux employeurs de fournir une assurance maladie couvrant les frais de contraception a engendré, vendredi, une levée de bouclier aux États-Unis.
L’administration de Donald Trump a annulé vendredi 6 octobre, au nom des convictions religieuses et morales, une disposition de la loi « Obamacare » qui obligeait les employeurs à prendre en charge les mesures de contraception dans la couverture santé de leurs employées.
« Le président estime que la liberté de pratiquer sa foi est un droit fondamental dans ce pays et c’est ce dont il s’agit aujourd’hui », a souligné la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders devant les journalistes.
L’annonce de cette mesure a provoqué une immédiate levée de bouclier de la part de l’opposition démocrate, l’association de défense des droits des femmes, le planning familial mais aussi les obstétriciens, les gynécologues et de simples citoyens. Le hashtag #HandsOffMyBC(#Touchepasàmacontraception) est apparu parmi les sujets les plus commentés dans le monde sur Twitter vendredi.
Plaintes et recours déposés
L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), puissante organisation américaine de défense des droits civiques, a porté plainte dès vendredi contre la décision de l’administration Trump.
D’autres recours devraient suivre, des États à majorité démocrate se déclarant prêts à saisir à leur tour la justice contre la décision annoncée vendredi. Ainsi Xavier Becerra, « Attorney General » de Californie, a annoncé qu’il était « prêt à engager toute action nécessaire » pour défendre cette disposition issue de l’Obamacare, la réforme de l’assurance maladie promulguée par Barack Obama en 2010.
Victoire des chrétiens conservateurs
La disposition obligeant les employeurs à inclure la contraception dans les couvertures santé faisait l’objet de contestations de la part de groupes conservateurs quasiment depuis la promulgation de la loi en 2010.
Au cours d’une longue bataille juridique, la Cour suprême avait donné raison en 2014 à deux entreprises qui refusaient, au nom de leurs convictions religieuses, de se conformer à la loi Obamacare sur certains moyens de contraception.
Avec AFP et Reuters