Le ton était grave, à la mesure du caractère inédit des événements. « Nous vivons une journée triste dans laquelle la déraison s’est imposée sur la loi et a fait tomber la démocratie en Catalogne », a déclaré le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, vendredi 27 octobre en fin de soirée, avant de confirmer les mesures prises pour « rétablir la loi, préserver la reprise économique et restaurer le vivre-ensemble » en Catalogne : destitution du gouvernement catalan, dissolution du Parlement régional et convocation d’élections le 21 décembre. La réponse de M. Rajoy à la déclaration d’indépendance votée au Parlement catalan plus tôt dans la journée se veut aussi ferme qu’expéditive.
Moins d’une heure après la proclamation de la République catalane à Barcelone par 70 des 135 députés régionaux, le Sénat a approuvé la mise sous tutelle de la Catalogne, par le biais de l’article 155 de la Constitution, voté à une écrasante majorité : 241 voix pour, 47 contre et une abstention. Le Parti populaire (PP, droite, au pouvoir), le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le parti libéral Ciudadanos ont soutenu le recours à ce mécanisme exceptionnel, jamais utilisé depuis le retour de la démocratie.
La Rédaction