Des rumeurs récurrentes le disant mourant circulent dès 2002. Effectivement, au mois de décembre de cette même année, des médecins marocains lui diagnostiquent une leucémie et une forme aiguë de diabète, et lui annoncent qu’il lui reste moins de six mois à vivre8. À l’occasion de l’élection présidentielle de 2003, il reconnaît avoir des douleurs aux pieds, et est contraint de voter à bord de sa voiture en raison de sa difficulté à marcher18.
Début 2006, son état de santé s’aggrave brusquement ; il se rend alors à plusieurs reprises à l’étranger pour se faire hospitaliser19, et est victime de comas diabétiques à répétition8. Lors d’une allocution au cours de l’année 2007, il confirme ses problèmes de santé : « Je suis en train de diminuer », déclare-t-il16. Ayant confessé que la maladie le fatiguait depuis longtemps5, il paraît de plus en plus amaigri.
Conté, gros fumeur20, souffre également de problèmes cardiaques, est régulièrement absent des réunions internationales18, ne quitte plus le territoire national lors des dernières années de sa vien 3, et ne peut même pas assister aux cérémonies du 50e anniversaire de l’indépendance de la Guinée, le 2 octobre 20088.
Le président malade, que l’on dit très mal entouré21, ne vit plus dans la capitale mais dans un petit village où il cultive des champs de riz22. Durant cette période, ce sont ses proches conseillers, régulièrement renouvelés, qui assurent véritablement le pouvoir22.
Le 23 décembre 2008, Aboubacar Somparé, président de l’Assemblée nationale, annonce à la télévision que le président de la République est décédé la veille à 18h45 (heure GTM), « après une longue maladie »3, sans préciser la cause exacte de sa mort. Selon lui, Lansana Conté a caché ses souffrances physiques pendant des années, afin de donner le bonheur à la Guinée23. Un deuil de 40 jours est alors décrété par le Premier ministre3.
Quelques heures après sa mort, un groupe d’officiers se présentant sous le nom de Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) annonce à la radio, par le biais de son porte-parole Moussa Dadis Camara, la dissolution du gouvernement et de la Constitution du pays, laissant présumer un coup d’État24. En effet, le 24 décembre 2008, Moussa Dadis Camara s’autoproclame président de la République25.
Les funérailles de Lansana Conté, qualifiées de « grandioses » par la presse26, 27, se déroulent le 26 décembre 2008 à Conakry, et rassemblent plus de 30 000 personnes, ainsi que plusieurs chefs d’État africains28.
La Rédaction