La construction de la force conjointe du G5 Sahel entame une nouvelle étape ce lundi 15 janvier, avec la réunion ministérielle de Paris. La ministre des Armées Florence Parly reçoit cet après-midi à l’hôtel de Brienne ses homologues des pays du G5 accompagnés des chefs d’état-major des armées des cinq pays de la région. Du côté des contributeurs, huit pays seront représentés ainsi que trois institutions, l’ONU, l’UA, et l’Union européenne, alors que se déroulera la conférence de donateurs de Bruxelles le 23 février prochain. Plus que jamais, l’objectif est de mettre en action cette force du G5 et de récolter des résultats concrets sur le terrain. Lors de son discours de Ouagadougou en novembre, le président français Emmanuel Macron avait lancé un appel aux pays de la région « pour que leur force commune remporte rapidement ses premières victoires ».
De réunion en réunion, la force conjointe du G5 Sahel se construit pas à pas. « Il faut passer à une autre dimension », disait Florence Parly lors de son déplacement au Mali en début d’année. Mais il reste encore beaucoup de choses à régler. Les contours du commandement exercé par le général malien Didier Dacko, qui, précise-t-on à Paris, doit « jouer le rôle d’interface entre les pays de la région » : l’articulation des postes de commandement, la génération de force, la liste précise des équipements nécessaires.
« L’objectif est de ressortir de la réunion avec une feuille de route, et un calendrier des opérations », particulièrement dans le fuseau centre qui inclut la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. C’est dans ce fuseau que se concentre l’action de la force dans un premier temps. Mais « constituer des coalitions prend du temps », rappelle-t-on au ministère des Armées à Paris qui « n’exclut pas de solliciter l’armée tchadienne, pour accélérer les choses ».
Les redoutables combattants tchadiens déjà envoyés dans l’Adrar des Ifoghas au début de Serval il y a cinq ans, puis engagés sous les couleurs des Nations unies (Minusma), pourraient alors revenir jouer un rôle de « force bélier » dans la région. Rien n’est encore décidé, mais l’option est envisagée, alors que la zone d’action des Tchadiens dans le cadre de la Force conjointe (FCG5S) se trouve en principe à 2 000 kilomètres plus à l’Est.
Rfi