L’ancien président sud-africain Jacob Zuma est attendu vendredi sur le banc des accusés du tribunal de Durban pour y répondre de faits de corruption dans une affaire de vente d’armes vieille de près de vingt ans.
À l’époque « ministre » provincial puis vice-président du pays, Jacob Zuma est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin de la part du groupe français Thales, à l’occasion d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros attribué en 1999. L’entreprise d’électronique et de défense est également poursuivie. La première audience de ce procès s’annonce expéditive, puisque l’avocat de l’ancien chef de l’État, Michael Hulley, a fait savoir qu’il solliciterait immédiatement le renvoi des débats.
Partisans et adversaires de Jacob Zuma sont attendus en nombre autour du palais de justice de Durban, la capitale de son fief de la province du KwaZulu-Natal, où un déploiement policier conséquent a été mis en place pour prévenir tout incident.
L’ancien président sud-africain Jacob Zuma est attendu vendredi sur le banc des accusés du tribunal de Durban pour y répondre de faits de corruption dans une affaire de vente d’armes vieille de près de vingt ans.
À l’époque « ministre » provincial puis vice-président du pays, Jacob Zuma est soupçonné d’avoir touché des pots-de-vin de la part du groupe français Thales, à l’occasion d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros attribué en 1999. L’entreprise d’électronique et de défense est également poursuivie. La première audience de ce procès s’annonce expéditive, puisque l’avocat de l’ancien chef de l’État, Michael Hulley, a fait savoir qu’il solliciterait immédiatement le renvoi des débats.
Partisans et adversaires de Jacob Zuma sont attendus en nombre autour du palais de justice de Durban, la capitale de son fief de la province du KwaZulu-Natal, où un déploiement policier conséquent a été mis en place pour prévenir tout incident.
Scandales
Dès jeudi soir, quelques dizaines de personnes se sont réunies dans un parc de la ville pour exiger l’arrêt des poursuites contre l’ex-président. « La justice est partiale », a déploré l’évêque Timothy Ngcobo, l’un des organisateurs du rassemblement. Un peu à l’écart, une cinquantaine de femmes ont entonné des chants de lutte, dont le titre fétiche de l’accusé, « Umshini wani », « Donnez-moi ma mitraillette ».
Englué dans les scandales, Jacob Zuma a été contraint à la démission il y a deux mois après un long bras de fer avec son propre parti, le Congrès national africain (ANC). Sa comparution est attendue avec impatience par l’opposition et les ONG anticorruption, qui espèrent un verdict exemplaire.
« J’espère un vrai procès et un verdict approprié. Si c’est le cas, Jacob Zuma devrait finir en prison », a déclaré l’ancien député de l’ANC Andrew Feinstein, qui ferraille depuis des années pour faire éclater la vérité dans ce dossier. « Les preuves de sa culpabilité sont écrasantes », a-t-il jugé.
« Protection »
Selon l’acte d’accusation, le groupe Thales a versé à Jacob Zuma un total de 4 072 499,85 rands – l’équivalent de 280 000 euros au cours actuel – par l’intermédiaire d’un homme d’affaires présenté comme son « conseiller financier », Schabir Shaik.
Dans un fax envoyé en 2000 à sa hiérarchie parisienne, un dirigeant local de Thales a écrit noir sur blanc que le groupe s’était engagé à verser 500 000 rands par an à Jacob Zuma pour garantir la « protection » du groupe et « le soutien permanent de JZ (Jacob Zuma) pour les futurs projets ». Sur la base de ces éléments, Schabir Shaik a été reconnu coupable de corruption en 2005 et condamné à quinze ans de prison.
Un ancien avocat de l’industriel français, Ajay Sooklal, a aussi affirmé avoir été le témoin de la générosité du groupe français envers l’ancien président sud-africain, citant des « notes d’hôtel payées à Paris ou Bruxelles » ou des « remises de cash ».
En conflit financier avec Thales, Me Sooklal ne figure pas sur la liste des témoins de l’accusation. Sollicité par l’AFP, le groupe s’est refusé à faire le moindre commentaire sur une « affaire en cours » ou les « allégations » de son ancien conseil. Il a ajouté qu’il souhaitait « continuer à coopérer » avec les autorités sud-africaines.
Jacob Zuma a toujours fermement rejeté ces accusations, qu’il dénonce comme un complot politique ourdi par son grand rival politique de l’époque, Thabo Mbeki, alors président. « Je suis parti mais ils sont toujours après moi », a-t-il à nouveau déploré la semaine dernière lors d’une messe. Mis en cause dès 2003 dans ce dossier, Jacob Zuma a longtemps échappé aux poursuites. Par deux fois le parquet a engagé des poursuites contre lui puis les a annulées, au gré de jugements toujours très controversés.
Jeune Afrique