En Tunisie, plus de 5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 6 mai, à partir de 8 heures (heure locale), dans les 350 municipalités du pays. Plus de 2 000 listes, 57 000 candidats en tout, se présentent à ces premières municipales depuis la révolution de 2011. Ce scrutin marque une étape importante dans la transition démocratique que vit la Tunisie, malgré la crainte d’une forte abstention.
La Tunisie vit un scrutin historique, ce dimanche. D’abord parce que c’est la première fois de leur histoire que les Tunisiens élisent démocratiquement leurs conseils municipaux. Ensuite parce que cette élection permettra de poser les bases d’un pouvoir local, dans un pays traditionnellement très centralisé.
Pourtant, malgré cela, beaucoup s’attendent à une abstention record. La campagne s’est déroulée sans ferveur et les derniers sondages, en janvier, prévoyaient 40 % seulement de participation. En cause, le manque de confiance dans la classe politique, qui depuis 2011 a échoué à répondre aux attentes de la population. Le chômage dépasse les 15 %, le coût de la vie ne cesse d’augmenter, et de nombreux Tunisiens le disent : « A quoi bon voter ? Nous l’avons déjà fait, et ça n’a rien changé ».
Et, en effet, il y a peu de chances que les résultats de ces municipales bouleversent le jeu politique. Aujourd’hui les grands favoris sont les deux principaux partis de la coalition au pouvoir : Nidaa Tounes et les islamistes d’Ennahdha. Ils ont su mobiliser leurs relais locaux et ont beaucoup plus de moyens que les 40 % de listes indépendantes qui se présentent. Pour ces partis, au-delà des enjeux locaux, ces municipales sont aussi un test, un moyen de mesurer leur force en vue des élections législatives et présidentielle, qui auront lieu en 2019.