En Afrique du Sud, le président Cyril Ramaphosa fête ce samedi 26 mai ses 100 jours au pouvoir. Il est arrivé à la tête du gouvernement après la démission mi-février de son prédécesseur Jacob Zuma. Ce dernier a été poussé vers la sortie par son propre parti, l’ANC, excédé par la corruption et les scandales entourant l’ex-chef de l’Etat. 100 jours plus tard, Ramaphosa a-t-il répondu aux attentes ? Quel est son bilan ?
Cent jours pour s’attaquer à la corruption, assainir les finances publiques, relancer l’économie, la tâche est gigantesque. Mais le simple fait que Ramaphosa soit à la tête de l’Etat, estime un politologue sud-africain, a suffi à restaurer la crédibilité du gouvernement. Un constat sévère, tant la présidence de l’ex-leader Jacob Zuma a été entachée de scandales.
Pour l’économiste Claude Baissac, en 100 jours Ramaphosa a entrepris un important ménage : « Aujourd’hui, la priorité c’est de lancer un signal fort à la population que la corruption n’est plus tolérée. On le voit dans le remplacement d’un certain nombre de ministres et dans le remplacement des cadres déployés par Zuma au sein des entreprises paraétatiques. Il est évident que les résultats de ces actions-là vont prendre beaucoup de temps parce que pendant 10 ans de présidence de Zuma, la corruption, la mégestion a été telle qu’il va falloir des années. »
Marge de manoeuvre limitée
L’économiste regrette que le chef de l’Etat n’ait pas pu prendre les mesures nécessaires pour relancer l’économie, mais sa marge de manœuvre est limitée. Il est toujours entouré d’alliés de l’ex-président Zuma. Ramaphosa s’est surtout attelé à consolider son pouvoir à un an de l’élection présidentielle.
Le danger, selon Baissac : qu’il n’ait pas le temps nécessaire pour relancer la croissance et abaisser le chômage des jeunes, une véritable bombe à retardement. Cette semaine, Ramaphosa a d’ailleurs entériné d’importants changements à la direction de plusieurs entreprises publiques – comme le géant public de l’électricité Eskom ou la compagnie aérienne SA Express -, profondément endettées et gangrénées par la corruption.
rfi