Boycott au Maroc : démission de Lahcen Daoudi, ministre de la Gouvernance – Base Cote Media

Boycott au Maroc : démission de Lahcen Daoudi, ministre de la Gouvernance

Lahcen Daoudi a annoncé sa décision mercredi 6 juin, après avoir participé à un sit-in anti-boycott déclenchant la colère du PJD, son parti. Selon la Constitution, sa démission doit être maintenant validée par Mohammed VI.

Le boycott populaire de certains produits de consommation a fait sa première victime au sein du gouvernement marocain. Le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, a présenté sa démission mercredi 6 juin, après qu’il a assisté à un sit-in organisé la veille par les ouvriers de la multinationale française, Centrale Danone, durement touchée par ce mouvement de boycott.

« Attitude indigne »

Selon ses collègues, il a commis « un impair », « une attitude indigne » d’un ministre censé garder ses distances avec ce genre de manifestations. Encore plus quand elles vont à l’encontre d’un mouvement de boycott largement suivi par les Marocains.

Mercredi 6 juin, à 21 h, les membres du secrétariat général du Parti justice et développement (PJD) – équivalent du bureau politique – ont été convoqués dans l’urgence par un Saâdeddine El Othmani en colère contre son ministre, afin « d’évaluer les implications de la participation du frère Lahcen Daoudi à une manifestation devant le Parlement ».

Le communiqué final est laconique. Le  comportement du ministre y est qualifié d’ »inapproprié », le bureau prend acte de sa volonté « d’être libéré de ses fonctions ministérielles » et rejette « toutes les attaques verbales qu’il a subies de la part de certains militants du parti ».

Son attitude risque de dilapider le capital popularité du parti

Alors qu’il était en route pour assister à une réunion parlementaire, le ministre islamiste s’était invité au sit-in des ouvriers de Centrale Danone et a scandé des slogans anti-boycott avec eux: « C’est une honte, c’est une infamie, l’économie est en danger ! ». Son comportement a aussitôt déclenché une vague de critiques dans son propre clan qui lui a reproché de « dilapider le capital popularité du parti ».

Crise interne au PJD

« Nous ne sommes pas de ceux qui achèvent une victime lorsqu’elle est par terre. Je respecte beaucoup Lahcen Daoudi et ses longues années de militantisme. Sa gaffe, sûrement dûe à la spontanéité que nous lui connaissons, ne doit pas nous détourner du fait que le parti est en déperdition, qu’il nous faut une remise en question », a affirmé la députée islamiste, Amina Maelainaine sur sa page Facebook.

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