L’Allemagne tenante du titre a été éliminée dès la phase de poule, après sa défaite contre la Corée du Sud (0-2). La Suède et le Mexique sont qualifiés pour les huitièmes de finale, au terme d’un scénario fou dans ce groupe F.
L’adage qui veut que l’Allemagne gagne toujours à la fin ne vaut plus. Le champion du monde en titre s’est incliné, mercredi 27 juin, contre la Corée du Sud (2-0) et est éliminé. La Mannschaft n’avait jamais quitté le mondial avant les quarts depuis son retour en Coupe du monde en 1954.
La malédiction du tenant du titre en Coupe du monde a donc encore frappé. Celle-ci veut qu’au XXIe siècle, quatre des cinq champions sortants aient été éliminés dès la phase de poules.
Cela a été le cas de la France en 2002, de l’Italie en 2010, de l’Espagne en 2014 et donc de l’Allemagne en 2018. Seule exception, le Brésil champion du monde 2002 et quart de finaliste en 2006. C’est d’autant plus incroyable que la grande Allemagne a toujours été au moins demi-finaliste depuis 2002.
Leur défaite, concédée sur un but accordé après recours à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) à Kim Young-gwon (90+2), avant que Son Heung-min n’éteigne le suspense en contre (90+6), laisse les Allemands à la dernière place de ce groupe F, derrière la Suède, qui a battu le Mexique 3-0, la ‘Tri’ également qualifiée, et la Corée du Sud.
Pression trop grande ?
Et le match ? Forcément, il a été marqué du sceau de l’angoisse et étouffant. D’habitude si sûrs d’eux, les Allemands ont cette fois clairement semblé être écrasés par l’enjeu. Même le capitaine Manuel Neuer, meilleur gardien du Mondial-2014, s’y est laissé prendre en échappant un coup-franc un peu flottant mais pas si dangereux de Jung Woo-young, dégageant ensuite in extremis devant Son (19e).
En face, les Coréens qui ont perdu leurs deux premiers matches, 1-0 contre la Suède, 2-1 contre le Mexique, n’ont pas été franchement dangereux, avant les ultimes minutes.
La désillusion est d’autant plus cruelle pour l’Allemagne, qui peut surtout regretter sa défaite inaugurale contre le Mexique (1-0). Le fruit, peut-être, d’une pression trop grande ou d’un manque de repères entre les historiques et la jeune génération, qui avait pourtant gagné un an plus tôt la Coupe des confédérations.
Joachim Löw en sursis ?
Joachim Löw, sélectionneur allemand, dont le contrat a été prolongé juste avant le Mondial jusqu’en 2022, peut-il rester en poste après un tel tremblement de terre ? Interrogé par la ZDF, l’intéressé a déclaré qu’il était « trop tôt » pour y répondre. « Il faut quelques heures pour y voir clair, la déception est très profonde en moi (…) on va devoir mener des discussions demain (jeudi), on verra comment ça continue », a-t-il-dit.
De leur côté, Suédois et Mexicains connaîtront mercredi soir leur adversaire du prochain tour avec les derniers matches du groupe E, dominé pour l’heure par le Brésil, 1er (qui jouera contre la Serbie) et la Suisse, 2e (opposée au Costa Rica, déjà éliminé).
Pour les Nordiques, c’est une très belle histoire. Ils avaient éliminé en barrages l’Italie de Gianluigi Buffon en novembre. Et cela sans l’aide de Zlatan Ibrahimovic, qui avait pris sa retraite internationale à l’été 2016. Le Mexique, lui, tentera d’atteindre les quarts de finale pour la première fois depuis 1986 après six éliminations consécutives en huitièmes de finale.
Avec AFP