Le Ministre des Hydrocarbures, Diakaria Koulibay, a déclaré le mardi, 03 juillet 2018 à Conakry, que le Gouvernement ne peut pas continuer à subventionner le carburant
Il a fait cette déclaration au cours d’un point de presse en présence des ministres du Commerce et celui du Budget.
C’est dans le but d’expliquer aux populations pourquoi le Gouvernement a augmenté le prix des produits pétroliers qui était là jusqu’au vendredi dernier et qui est passé de 8000 à 10000 GNF.
Suite à cette augmentation, les syndicats, la société civile et autres acteurs concernés se sont levés pour dénoncer cet état de fait.
Pour le ministre des Hydrocarbures, la flambée du cours du baril à l’international a entrainé pour les pays importateurs, un renchérissement du coût de l’importation des produits raffinés. Le maintien du prix du carburant à 8000 GNF par litre, contraint le Gouvernement depuis octobre 2017 de consentir des subventions de plus en plus fortes sous forme de renonciation partielle à ses droits et taxes. Ainsi d’octobre 2017 à juin 2018, le montant des réductionnels des droits et taxes sur la fiscalité pétrolière a évolué crescendo jusqu’à 735. 670 millions de francs guinéens.
Poursuivant son argumentation, Diakaria Koulibaaly a comparé le prix d’un litre d’essence en Guinée aux pays limitrophes. « La politique de subvention des prix des produits pétroliers, en plus des moins-values au niveau des ressources de l’Etat, crée d’autres distorsions importantes au plan de l’environnement commercial extérieur. En effet, le différentiel entre le prix pratiqué en et ceux en vigueur dans les pays limitrophes appliquant tous la flexibilité des prix, s’est fortement creusé encourageant des exportations frauduleuses des produits pétroliers vers ces pays. Cette contrebande transfrontalière incitée par l’avantage comparatif des prix pratiqués en Guinée en rapport avec les pays voisins pèse à la fois sur le niveau des importations des produits pétroliers et sur les réserves de change (la Guinée finançant partiellement la consommation des pays voisins). Le prix moyen dans les pays voisins comme le Mali, le Sénégal et la Cote d’Ivoire se situe autour de 11 500 FG par litre. Soit un différentiel de prix de 3500 FG. D’où la nécessité d’ajuster le prix du carburant afin de permettre à l’Etat de conforter sa surface financière et de redresser conséquemment le dérapage budgétaire qui prévaut », a précisé le ministre hydrocarbures.
A signaler qu’à cause de cette augmentation du prix de l’essence à la pompe, les centrales syndicales USTG en accord avec les autres formations syndicales ont déposé un préavis de grève de 72 heures sur toute l’étendue du territoire guinéen.
Mohamed Lamine Kaba