La commission électorale nationale et indépendante (Céni) a rejeté six des 25 candidatures à la présidentielle de décembre prochain en RDC. Celle de Jean-Pierre Bemba a été jugée « irrecevable » suite à sa condamnation par la CPI pour subornation de témoins.
Six des 25 dossiers de candidatures présentés devant la Ceni ont été rejetés, vendredi 24 août. Outre la candidature de Jean-Pierre Bemba, la commission a écarté trois anciens premiers ministres de Joseph Kabila, Samy Badibanga, Adolphe Muzito, et Antoine Gizenga, 92 ans, ex-frère d’armes du héros de l’indépendance Patrice Lumumba en 1960.
La candidature de Jean-Pierre Bemba a été jugée « irrecevable », « suite à sa condamnation par la CPI à un an de prison et au paiement de 300 000 euros pour subornation des témoins », a précisé le rapporteur de la Ceni, Jean-Pierre Kalamba.
Acquitté début juin de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, Jean-Pierre Bemba reste, pour l’instant, condamné pour subornation de témoins par la Cour pénale internationale (CPI). La CPI a demandé à sa première chambre d’instance de réexaminer le dossier, les avocats de Bemba plaident la relaxe, mettant en avant ses dix ans déjà passés derrière les barreaux.
Mais cela n’a pas suffit à convaincre la Ceni. « Nous allons appliquer la loi congolaise. Celle-ci dit que la personne qui a volé ou corrompu ne peut être candidate, il en sera donc ainsi », affirmait vendredi à Jeune Afrique un membre du bureau de la Commission, qui ne faisait pas mystère des débats en cours concernant Jean-Pierre Bemba.
Bemba avait fait un retour triomphal à Kinshasa le 1er août après son acquittement en juin par la CPI dans l’affaire principale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité (18 ans de prison).
L’opposition appelle à la « mobilisation générale »
Juste avant l’annonce de la commission électorale, l’ensemble de l’opposition au président Joseph Kabila avait lancé un appel à la « mobilisation générale » en accusant « le pouvoir en place » de vouloir « exclure » plusieurs de ses candidats.
L’opposition exige « que monsieur Kabila et sa famille politique libèrent le processus électoral, en arrêtant de donner des injonctions à la commission électorale », lit-on dans ce communiqué signé par M. Bemba, l’opposant en exil Moïse Katumbi et Félix Tshisekedi.
« Ces invalidations sont inacceptables et montrent encore une fois l’instrumentalisation totale de la Céni par Kabila », a réagi sur Twitter Moïse Katumbi.
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