Le Général De Gaul n’avait pas compris le peuple de Guinée et le Parti Démocratique de Guinée (PDG). Il avait publié douze ans après son passage à Conakry, c’est-à-dire en 1970, quelques mois avant sa mort, une version des faits, contraire à la réalité vécue en 1958, une relation des évènements qui n’était pas juste, qui était tissu de contre-vérités. Une telle attitude de cet homme de la grande histoire ne pouvant s’expliquer, que par son désir profond de propagande pour défendre sa propre cause devant l’opinion, justifier ses propositions personnelles et redorer le blason de sa personnalité, car dans le cas de la Guinée, sur le problème guinéen, et au sujet des rapports franco-guinéens, de cette longue période d’antagonisme Gaullien, il faut dire De Gaul présente un visage moins convaincant, moins sympathique, moins grand par ce qu’au lieu d’agir comme un éminent homme d’Etat de de la France qu’il avait été en d’autres occasions. Il s’était laissé aller à une réaction primaire, épidermique de sa seule personne et non de l’intérêt de son pays.
En Guinée, le leader jeune, et ambitieux sans aucun doute avec passion et disponibilité mais au service de son peuple seul. En Guinée, République totalitaire, la foule régulièrement disposée des deux côtés de la route en bataillons bien encadrés obéit comme un seul homme aux ordres et crie ‘’Indépendance’’
Comme on le voit. Tout cela est inventé et les mots ne renferment pas les mêmes notions que la conception que nous en avons et il n’y avait nulle part le mot ‘’Indépendance’’. Les journalistes contemporains de ces évènements qui étaient pour la plupart présents à Conakry et qui n’étaient cependant pas des sympathisants de l’entreprise guinéenne, n’ont pas pu écrire de telles énormités. De plus, il faut rappeler le rapport de police communiqué au gouvernement de la Guinée, Mauberna, qui révélait tout autre chose.
Le 25 août toute la Guinée unanime derrière le Parti Démocratique accueillera le chef du gouvernement français que l’histoire a désigné pour donner à l’avenir des rapports France-Afrique une base et une orientation nouvelles.
« Pendant l’entretien que j’ai ensuite eu avec Sékou Touré et au cours de la réception que je donne au Palais du Gouverneur, j’achève de mettre des choses au point ». Ne vous trompez pas. « Lui dis-je … », « La République Française à laquelle vous avez affaire n’est plus celle que vous avez connue… », a expliqué De Gaulle.
Il est donc bien clair que le Général De Gaulle en arrivant à Conakry, était suffisamment informé sur toute la logique exigée par le peuple guinéen, le PDG/RDA, et le leader dont le franc parlé, l’objectivité et la lucidité d’esprit le singularisent et le distinguent de tous ses paires. Il avait donc raison d’affirmer sa surprise et sa déception devant ses militants après le passage du Général De Gaulle après l’historique confrontation et avant le 28 septembre.
A l’adresse du Général De Gaulle, NON, l’éléphant c’est le symbole du RDA et SYLI, en Guinée, c’est Sékou Touré.
Sur le parcours de près 20 km, de l’aéroport à la ville, c’étaient les mêmes chansons entonnées, comme un langage commun, lancinant dit dans toutes langues du pays et qui prenait chacun des militants à la gorge et aux entrailles.
Source : la Guinée vers le socialisme de Dr Sikhé Camara.