Affaire Khashoggi : le prince héritier saoudien MBS évoque un « incident hideux » – Base Cote Media

Affaire Khashoggi : le prince héritier saoudien MBS évoque un « incident hideux »

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a estimé mercredi que le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi était un « incident hideux ». Il a promis que la justice prévaudrait dans cette affaire.

Il ne s’était pas encore longuement exprimé depuis le début de l’affaire Jamal Khashoggi il y a trois semaines. Profitant d’un forum international sur l’investissement, qui se tient mercredi 24 octobre à Riyad, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a qualifié d' »incident hideux » le meurtre du journaliste et opposant saoudien au consulat du royaume à Istanbul.

« Ceux qui sont derrière ce crime devront rendre des comptes […] et, à la fin, la justice prévaudra », a dit l’héritier du trône saoudien, ajoutant que l’Arabie saoudite et la Turquie, où le journaliste et opposant saoudien a disparu le 2 octobre, travaillaient ensemble pour « obtenir des résultats ». Il a par ailleurs estimé qu’il n’y aurait « pas de rupture des liens avec la Turquie ».

« L’incident est très douloureux pour tous les Saoudiens. C’est un incident hideux et totalement injustifiable », a ajouté le prince. « Beaucoup essayent d’exploiter l’affaire Khashoggi pour créer un antagonisme entre l’Arabie saoudite et la Turquie mais ils ne réussiront pas », a-t-il conclu.

« Efforts communs »

Plus tôt, le président turc Recep Tayyip Erdogan et Mohammed ben Salmane avaient discuté des « efforts communs » à mettre en œuvre pour élucider le meurtre de Jamal Khashoggi, journaliste critique du prince héritier, qui collaborait entre autres avec le Washington Post.

L’Arabie saoudite avait d’abord affirmé que Khashoggi était parti librement après s’être rendu au consulat pour des démarches administratives en vue de son mariage avec une Turque. Cependant, alors que la pression internationale montait, le royaume a admis samedi dernier qu’il était mort dans le consulat, évoquant un décès à la suite d’une « rixe ».

Riyad a annoncé des arrestations et des limogeages, notamment à la tête des services de renseignement. Des responsables saoudiens ont affirmé que le prince Mohammed n’avait « pas été informé » de l’opération contre Khashoggi.

La France prête à des « sanctions internationales »

De son côté, la France, jusqu’alors restée plutôt discrète sur l’affaire, est prête à prendre des « sanctions internationales » contre « les coupables » du meurtre du journaliste, a annoncé l’Elysée, mercredi soir, après un entretien téléphonique entre le président Macron et le roi saoudien Salmane.

Lors de cet entretien, le président français « a fait part de sa profonde indignation face à ce crime et demandé au roi que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant conduit à ce drame », écrit l’Elysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron « a rappelé au souverain saoudien la priorité essentielle que constituait pour la France la défense de la liberté d’expression, de la liberté de presse et des libertés publiques », poursuit le palais présidentiel.

Mardi, Washington a révoqué les visas de 21 Saoudiens impliqués dans l’opération. Londres a embrayé mercredi en annonçant à son tour l’annulation des visas éventuellement détenus par les suspects.

Avec AFP et Reuters