D’une célébration chrétienne, Noël est devenue une fête qui dépasse largement la naissance du Christ. C’est désormais une période commerciale et culturelle, davantage représentée par le Père Noël et des sapins décorés que par la messe de minuit. Ce mastodonte de soft power se propage donc dans les pays qui n’ont pas de tradition chrétienne. Les Japonais par exemple, célèbrent le 25 décembre en allant au KFC.
Toutefois, au moins un pays essaye par tous les moyens d’endiguer la contagion. Depuis quelques années, Xi Jinping, le secrétaire général du Parti communiste chinois, mène une politique identitaire forte en exacerbant le nationalisme et en rejetant les influences occidentales dans le pays. Cette politique se traduit par exemple par un rejet des arts martiaux modernes au profit du kung-fu tradit ionnel.
Le 15 décembre, la ville de Langfang, dans la province de Hebei, a interdit l’exposition de décorations de Noël dans les écoles, les magasins, les rues et les places de la ville, arguant d’une lutte contre la «propagande religieuse». L’année dernière, la ville de Hengyang avait demandé aux officiels du parti de «résister à ce festival d’occidentalisme rampant».
En Chine, Noël souffre en plus des restrictions imposées contre les libertés religieuses. Si les musulmans sont particulièrement réprimés, certaines églises chrétiennes sont sous surveillance et récemment, cent chrétiens d’une église clandestine ont été arrêtés. C’est autre chose que les gobelets Starbucks ou l’interdiction de mettre des crèches dans les mairies d’un pays laïque.
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