Les Sénégalais se rendent aux urnes, dimanche, pour le premier tour de la présidentielle. Le chef de l’État sortant Macky Sall affronte quatre adversaires. De premiers résultats sont attendus dès la fermeture des bureaux de vote.
C’est « l’heure du choix », titrait samedi la presse après trois semaines de campagne électorale au Sénégal. Près de 6,4 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dimanche 24 février, pour une présidentielle qui oppose le président sortant Macky Sall à quatre adversaires.
Le scrutin se déroule à partir de 8 h (locale et GMT) dans 6 500 bureaux de vote répartis au Sénégal ainsi que 310 000 dans la diaspora. Les premiers résultats sont attendus dès la fermeture des bureaux à 18 h, mais ne deviendront officiels qu’à partir du 25 ou du 26 février. Un éventuel second tour se tiendrait vraisemblablement le 24 mars.
Les autorités ont annoncé le déploiement de 8 000 policiers et gendarmes en tenue dans les agglomérations urbaines le jour du vote, ainsi qu’un nombre indéterminé d’agents en civil. Selon le ministère de l’Intérieur, quelque 5 000 observateurs, dont près de 900 de missions étrangères, surveilleront le bon déroulement des opérations.M
Macky Sall brigue un nouveau mandat
Macky Sall, 56 ans, souhaiterait piloter pour les cinq prochaines années la deuxième phase (2019-2023) de son plan Sénégal émergent et même l’emporter dès le premier tour, une prouesse réussie uniquement par son ancien mentor, Abdoulaye Wade (2000-2012). Ses concurrents espèrent bien contrarier ses ambitions, à commencer par l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, 59 ans, et le député « antisystème » et ex-inspecteur des impôts Ousmane Sonko, 44 ans.
Pour la première fois depuis 1978, ni le Parti socialiste ni le Parti démocratique sénégalais (PDS, libéral) d’Abdoulaye Wade, ne présentent leur propre candidat. Mais la famille libérale est particulièrement bien représentée, avec Macky Sall, Idrissa Seck et l’ancien ministre Madické Niang, 65 ans, tous trois issus du PDS.
Tous deux élus députés en 2017, Ousmane Sonko, partisan déclaré du patriotisme économique, et le président d’université privée Issa Sall, 63 ans, proche d’un mouvement religieux issu de la puissante confrérie tidiane, font en revanche figure de nouveaux venus sur la scène politique nationale.
Le Sénégal, qui a connu deux alternances, en 2000 et en 2012, et aucun coup d’État, fait figure de modèle démocratique en Afrique, mais les campagnes électorales y sont souvent émaillées d’accusations de corruption, de désinformation et de violences. Des affrontements ont fait deux morts le 11 février à Tambacounda, à 420 km à l’est de Dakar, entre partisans de Macky Sall et d’Issa Sall, et les « caravanes » des candidats sillonnant le pays ont parfois été accueillies par des jets de pierres.
Avec AFP