Alors que l’exécutif durcit le ton, les Gilets jaunes se mobilisent pour la seizième semaine consécutive. Ils promettent un mois de mars ponctué par de nombreuses mobilisations symboliques.
Voilà plus de trois mois que, chaque samedi, les Gilets jaunes défilent pour protester contre la politique d’Emmanuel Macron. Pour le seizième acte, samedi 2 mars, les manifestants veulent ponctuer ce mois de mobilisations symboliques afin de coïncider avec la fin du grand débat national.
Plusieurs figures du mouvement, Éric Drouet, Priscillia Ludosky et Maxime Nicolle, ont appelé à des mobilisations les week-ends du 9 et surtout du 16 mars pour une grande mobilisation parisienne, au lendemain de la clôture du grand débat et à la veille des quatre mois de leur contestation.
Emmanuel Macron, cible de toutes les récriminations, a appelé vendredi à un « retour au calme » en jugeant « intolérables » les violences, parfois spectaculaires, ayant émaillé chaque samedi de manifestation. Le président a déjà appelé au calme ces dernières semaines, en vain.
Face à la fronde populaire inédite contre sa politique, partie d’un ras-le-bol contre la hausse des taxes avant de s’étendre à des revendications hétéroclites, le chef de l’État a lancé le 15 janvier un débat national pour que chaque Français puisse exprimer ses doléances pendant deux mois.
De nombreux Gilets jaunes rejettent ce débat, qu’ils qualifient de « mascarade ».
Retrouver la spontanéité
À Paris, un parcours reliant l’Arc de Triomphe à la place Denfert-Rochereau a été déclaré en préfecture. D’autres mots d’ordre circulent, dont celui d’un groupe Facebook « Gilets jaunes acte 16: insurrection », qui appelle à « revenir aux sources en ne déclarant pas les manifs pour retrouver ce côté spontané qui faisait peur au gouvernement ».
Des organisations de forains ont également appelé à se mobiliser, avec notamment des opérations-escargots un peu partout en France, contre l’ordonnance du 19 avril 2017 qui menace, selon eux, leur profession. Ce sera un « tour de chauffe » avant une manifestation nationale prévue le 16 mars, a prévenu dans une vidéo leur porte-parole, Marcel Campion.
« Une marche noire »
En région, des manifestations sont prévues à Marseille, Nice, Montpellier, Alès, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse…
À Lille, les organisateurs ont appelé les Gilets jaunes de la région et des pays voisins (Belgique, Angleterre, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne) à « converger » vers la métropole. « La lutte est internationale », affirme le message de l’événement Facebook traduit en anglais et allemand.
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À Lyon, les manifestants appellent à un rassemblement régional pour une « marche noire », demandant aux manifestants de venir vêtus de noir, « symbole du deuil » de l’avenir du mouvement « promis au mépris et à l’obscurantisme si nous n’agissons pas ensemble ».
À Bar-le-Duc, un projet de « marée jaune » relayé sur les réseaux sociaux a amené la préfecture de la Meuse à prendre un arrêté interdisant la vente et transport « de produits combustibles et/ou corrosifs, carburants et gaz inflammable », « pétards, pièces d’artifices et fusées de détresse » et « d’aérosols de peinture ».
À Nantes, la mobilisation s’annonce « très tendue », selon une source policière.
Avec AFP