Le cyclone Idai, qui a frappé la semaine dernière le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi a fait plus de 300 morts, selon les secours qui cherchent toujours à venir en aide aux rescapés.
Le cyclone Idai, le plus puissant survenu en Afrique australe depuis Eline en 2000, a fait au moins 300 morts en frappant le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi, où les secouristes redoublent d’efforts pour sauver des milliers de personnes toujours réfugiées sur des arbres et des toits.
Au Mozambique, pays le plus frappé par les intempéries, « on est déjà à plus de 200 morts », a annoncé mardi le président mozambicain Filipe Nyusi. Un deuil national de trois jours a débuté mercred 20 mars.
Au Zimbabwe voisin, environ une centaine de personnes ont été tuées, mais le bilan pourrait tripler, a prévenu le ministre zimbabwéen du gouvernement local July Moyo. « Il y a des corps qui flottent, certains flottent jusqu’au Mozambique », a-t-il précisé. Le président Emmerson Mnangagwa s’est rendu mardi dans la province du Manicaland (est), la plus touchée par le cyclone, pour évaluer les dégâts.
Les sinistrés se plaignaient du manque de moyens. « On a demandé 10 hélicoptères, mais on a reçu un seul, et il a un problème », a expliqué énervé un habitant, Innocent Chidambazina, interrogé par l’AFP.
« Un désastre majeur »
Idai « pourrait être le cyclone le plus meurtrier en Afrique australe » à ce jour, selon l’organisation Care. « Nous parlons d’un désastre majeur », a renchéri le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.
Selon le ministre mozambicain de l’Environnement Celson Correia, dans le centre du pays, une surface d’un rayon de 100 kilomètres est actuellement totalement inondée. Près de 350 000 personnes se retrouvent bloquées dans des zones inondées. Et la situation ne devrait pas s’améliorer car des pluies abondantes sont attendues dans les prochains jours. Pour compliquer la situation, plusieurs barrages menacent de céder au Mozambique, leur capacité approchant du niveau maximum.
Au Mozambique comme au Zimbabwe, de nombreux ponts et routes ont été emportés par les eaux, compliquant les opérations de secours et l’évaluation des besoins. En bateaux pneumatiques et en hélicoptères, des humanitaires ont continué mardi au Mozambique à secourir des personnes réfugiées sur la cime d’arbres et des toits.
L’organisation Amnesty International a appelé la communauté internationale à se mobiliser devant l’ampleur de la catastrophe, mais aussi devant les conséquences du changement climatique. « Alors que les effets du changement climatique s’intensifient, on peut s’attendre à ce que ces conditions climatiques extrêmes se produisent plus fréquemment », a prévenu Amnesty, appelant à « des mesures ambitieuses pour lutter contre le changement climatique ».
Avec AFP