Face à une équipe de Tottenham longtemps paralysée par l’enjeu, Liverpool a remporté la finale de la Ligue des champions (2-0) grâce à Salah (2e) et Origi (87e). Les Reds sont champions d’Europe.
Que l’attente aura été longue pour les supporters de Liverpool. Près de 15 ans après leur dernier titre majeur, la C1 de 2005, les Reds ont à nouveau goûté au succès après tant d’opportunités manquées. Samedi soir, en finale de la Ligue des champions, les hommes de Jürgen Klopp ont parfaitement su manœuvrer Tottenham (2-0) pour aller chercher ce qu’il manquait jusqu’alors à leur magnifique saison : un trophée.
Champion d’Europe pour la sixième fois de sa glorieuse histoire, le club anglais parachève ainsi une brillante saison, qui l’a vu échouer à la 2e place de la Premier League après un mano a mano historique avec Manchester City, finalement sacré. Le lot de consolation des Reds devrait suffire à balayer les mauvais souvenirs.
Emballant toute la saison, Liverpool n’a pas eu à forcer son talent, samedi soir, au Wanda Metropolitano de Madrid. Un coup du sort s’est chargé de lui faciliter la tâche d’entrée, lorsqu’après seulement 30 secondes de jeu, Mané a vu son ballon repoussé par la main de Sissoko dans la surface. L’arbitre de la rencontre, le Slovène M. Skomina, n’a pas hésité et a accordé un pénalty aux Reds, que Salah s’est chargé de transformer (1-0, 2e).
Devant au score, Liverpool n’avait plus à faire le jeu. Et dos au mur, Tottenham n’a jamais vraiment réussi à prendre la mesure de l’événement. Au terme d’un premier acte très pauvre en occasions franches – deux frappes rouges signées Alexander-Arnold (17e) puis Robertson (38e) –, les formations sont logiquement rentrées aux vestiaires sur ce score à l’avantage de Liverpool. Les Spurs, eux, avaient traversé le premier acte de manière fantomatique.
Origi, « super-sub »
Dès la reprise, ils ont enfin tenté de renverser la tendance. Durant un quart d’heure, ils ont même réussi à imposer une domination territoriale aux Reds, mais sans jamais vraiment se montrer dangereux. Pas franchement aidés par un Dele Alli particulièrement maladroit et un Kane trop peu incisif, l’avant-garde londonienne n’est jamais parvenue à se montrer à son avantage.
Puis, après l’heure de jeu, Mauricio Pochettino s’est résolu à faire rentrer Lucas Moura, qui avait débuté sur le banc malgré son incroyable triplé de la demi-finale retour. Le Brésilien a redynamisé l’entrejeu de Tottenham et les opportunités se sont alors succédé. Les maladresses aussi, illustrées par les loupés de Dele Alli (73e, 78e) évoquées auparavant. Un peu plus tôt, Milner avait failli mettre un terme au suspense après une belle combinaison de Mané et Salah, mais sa frappe sèche avait frôlé les montants de Lloris (68e).
Dans les dix dernières minutes, le danger s’est un peu plus rapproché des buts d’Alisson Becker. Et c’est d’ailleurs le portier brésilien qui a permis aux siens de rester devant, en réalisant coup sur coup deux parades devant Son puis Lucas (80e). Alisson, encore, qui s’est mué en héros lorsqu’il a sorti du bout des doigts une ultime tentative londonienne d’Eriksen, sur coup franc (85e).
La « coupe aux grandes oreilles » avait, semble-t-il, déjà choisi son camp depuis un bon moment. Et le but de l’ancien Lillois Divock Origi, en toute fin de rencontre (2-0, 87e), venait confirmer ce qui semblait au final inéluctable : Liverpool, après la frustration d’une énième finale perdue en 2018, touchait enfin au but. La fin d’une malédiction qui vaut tout aussi bien pour l’entraîneur allemand des Reds : après les finales perdues de 2013 (Dortmund, C1), 2016 (Liverpool, C3) et 2018 (Liverpool, C1), Jürgen Klopp est désormais, lui aussi, de la grande famille des champions d’Europe.
France 24