Avec une prévalence de près de 97% chez les filles et les femmes de 15 à 49 ans, presque la totalité de la population guinéenne de sexe féminin est touchée par la pratique néfaste de l’excision. Changer cette réalité est l’une des tâches prioritaires de l’UNICEF en Guinée.
La Guinée fait partie des pays qui pratiquent le plus au monde l’excision et les Mutilations Génitales Féminines(MGF). Elle arrive en deuxième position juste après la Somalie avec un taux de prévalence de 96 %.
A présent, cette pratique ancestrale préjugée rituelle est l’objet de véritables débats contradictoires qui divisent systématiquement la société en deux sectes opiniâtres : les uns admettent son application, les autres la renie, la désapprouve à cause, dit-on, d’innombrables préjudices qu’elle pourrait entrainer chez la femme.
C’est le cas illustratif de Sylla Mamadouba ‘’Vana’’, qui au cours d’un entretien, à témoigner sans ambages que l’excision est radicalement néfaste et, de surcroît, mérite d’être prohibée à cause de nombreuses répercussions négatives qu’elle pourrait occasionner chez la couche féminine : << Bien entendu que l’excision soit une pratique coutumière qui date depuis des belles Lurettes, mais elle s’avère préjudiciable. Qu’on se permette à me traiter de tous les noms d’oiseau, je défendrai catégoriquement que mes filles subissent cela, dans la mesure où l’excision est à l’origine de divers problèmes sanitaires, parmi lesquels on peut citer : la stérilité, la gonococcie, les perturbations pendant les cycles menstruels, les troubles gynécologiques au moment de l’accouchement qui nécessite parfois des interventions chirurgicales. >>
Sur la même lancée, Mamadouba Sylla ajoutera que l’excision diminue la sensibilité c’est-à-dire qu’elle tue l’orgasme ou le plaisir sexuel chez la femme, autrement dit-elle la rend frigide, elle peut également occasionner des pertes en vie humaine comme le cas de plusieurs jeunes filles en Guinée qui ont malheureusement perdu leur vie depuis son instauration jusqu’à aujourd’hui >>.
L’excision est, à juste titre, un crime délibérément orchestré contre la femme, donc elle doit être purement et simplement interdite pour toutes ces raisons, conclut-il.
Cependant, l’excision est une recommandation divine dans le monde islamique, et sans équivoque, elle mérite d’être pérennisée contre toute attente. Rétorqua cet autre intervenant du nom d’Abdoulaye Camara ‘’Adjas’’.
Plus loin, M. Camara expliquera en substance que l’opération de l’excision devrait obéir à une exigence qui consiste à retrancher légèrement le bout du clitoris mais pas l’extraire conséquemment comme le font certaines exciseuses traditionnelles, c’est ce qui engendrerait de graves complications puisque le clitoris est une partie génitale très sensible.>>
O.C