Dans un débat sur la situation sociopolitique de la Guinée, le jeune politologue, Mohamed Condé a indiqué dimanche, 13 octobre à Conakry que tout le monde doit se battre pour la bonne cause, mourir pour la bonne cause, voilà ce qu’aspire tout homme doté d’un esprit de progrès et d’humanisme.
« Cependant, il y a une question que tout homme doté d’une faculté d’analyse doit se poser : s’il faut mourir pour la bonne cause, auprès de qui faut-il se battre ? Parce qu’on peut mourir de sa propre ignorance tout en pensant mourir pour une cause noble. La jeunesse guinéenne est prise en otage. » A-t-il martelé.
Poursuivant, Mohamed Condé a ajouté qu’au-delà de son incivisme criard, elle est devenue un boulevard par lequel passent les politiques pour étancher leur soif de pouvoir. Avant on disait que son avenir était en danger, mais aujourd’hui c’est elle qui, par sa façon de se comporter, constitue un danger pour l’avenir de ce pays.
« Ce qui me pousse à dire que cette jeunesse a oublié les conditions de sa propre existence et les réalités dans lesquelles nous vivons aujourd’hui, car pour aller au combat, il serait impératif de savoir avec qui et contre qui on doit se battre, au risque de faire le jeu de l’ennemi. Ainsi, nous devons savoir que nous sommes avec des gens qui ne voient pas les choses sous les angles que nous. » A-t-il ajouté.
Par ailleurs abordant sur certaines questions qui assaillent la vie de la nation, Monsieur Condé a dit que « Ils se battent contre le régime, tandis que nous nous devons nous battre contre un système qui existe depuis plus 3 décennies. Notre véritable combat quant à nous jeunes, est celui de l’alternance générationnelle et non un simple changement de poste, car ceux qui se battent contre le régime cherchent seulement à revenir à leur place d’antan. Quand les fossoyeurs d’hier deviennent des donneurs de leçons aujourd’hui. Ce sont eux qui ont fabriqué ce système, ils connaissent tout son rouage et, ce régime en place n’est qu’une partie émergée de l’iceberg. Donc, s’il faut se battre pour l’alternance dans ce pays, il faut le faire contre toute cette classe politique actuelle sans exception. » A-t-il rappelé.
Abordant sur la question de leaderships pour la jeunesse guinéenne, le jeune politicien n’a pas manqué d’avertir ses amis sur le rôle qui est le sien.
« Ces leaders ne méritent aucun sacrifice de notre part. Ce peuple a la mémoire courte, sinon on le sait tous pour qu’il y ait les élections législatives de 2013, il a fallu d’énormes sacrifices surtout en vies humaines. Ainsi, après ces élections, la mémoire des jeunes tombés sous la violence policière a-t-il été honorée ? Les députés élus à l’issu de ces élections ont-ils pensé aux sacrifices consentis par le bas peuple pour qu’ils se retrouvent à l’Assemblée Nationale ? Continuent-ils à agir dans l’intérêt supérieur de la nation ? Voilà tant de questions qui mériteraient d’être répondues sans ambiguïté afin de savoir réellement ce que nous jeunesse voulons. Nous devons décider de rompre avec le système dans son ensemble ou de continuer à nous apitoyer sur notre sort, parce qu’il ne servira à rien de faire partir le président actuel, le Président Alpha Condé et se retrouver avec ceux qui ont agenouillé ce pays à un moment donné de son histoire. Nous devons nous attaquer à la cause et non aux conséquences qui en résultent de cette cause. Oui nous devons nous battre contre le 3ème mandat ; Oui nous devons nous battre pour sauver notre jeune démocratie ; Oui ce régime n’a pas tenu toutes ses promesses vis-à-vis du peuple. Mais qu’en est-il de ceux qui sont à la base des maux dont souffre ce pays aujourd’hui ? Qu’en est-il de ceux qui, par le passé, ont soutenu le régime de Lansana avec son fameux Koudeisme ? Qu’en est-il de ces anciens prédateurs de l’économie du pays qui grouillent dans l’opposition ? Et ces anciens premiers ministres, quelle leçon de morale ont-ils à donner à cette jeunesse ? On ne déshabille pas Saint Paul pour habiller 10 petits saint Pierre. Ce qui est valable pour l’un peut l’être pour l’autre. Le système ce n’est pas seulement ce régime en place comme on essaie de vous faire croire. Je le disais tantôt, ce régime n’est que la partie émergée de l’iceberg, c’est au niveau de cette opposition se trouve l’épicentre du système. Personne ne se bat pour servir ce pays, ils veulent tout simplement se servir de lui. » A-t-il insisté.
Jeunes de Guinée, réfléchissons et définissons bien nos objectifs, sinon Alpha passera mais le système quant à lui, continuera à muter dans le temps. Je terminerai en disant que ces anciens ministres ne méritent pas de porter la voix d’un quelconque mouvement à tendance démocratique dans ce pays, ils sont mal placés pour le faire, ils sont du mauvais côté de l’histoire. On ne confit pas le bon message à un mauvais messager. A-t-il interpelé
Idrissa Cissé