Le Niger, qui accueille ce dimanche les chefs d’État du G5 Sahel pour un sommet extraordinaire, est confronté, à ses frontières de l’Ouest, à une guérilla jihadiste qui ne cesse de gagner du terrain, coupant l’État et l’armée des populations.
Envie-t-il au Nil la quiétude de ses flots ? En ce 10 décembre, alors que les derniers rayons du soleil ont, depuis quelques heures déjà, cessé d’illuminer la rive droite du fleuve égyptien, Mahamadou Issoufou a l’esprit ailleurs. Il écoute, l’air grave, le compte rendu de ses collaborateurs, présents avec lui à Assouan au Forum pour la paix et le développement durables.
Entouré de son directeur de cabinet, Mahamadou Ouhoumoudou, et de son ministre de la Défense, Issoufou Katambe, il apprend l’attaque de la base nigérienne d’Inates, située à cinq kilomètres de la frontière malienne.
Le chef de l’État ne le sait pas encore, mais celle-ci a fait 71 morts chez les soldats de son pays, dont le commandant d’Inates, Hassan Anoutab. Revendiqué par l’État islamique au grand Sahara (EIGS), cet assaut, le plus meurtrier pour le Niger depuis le début de la guerre contre les jihadistes, avait été préparé avec soin.
Jeune Afrique