Devant le risque de récession qui s’annonce en Italie, et le ralentissement de l’activité économique en Europe en raison de l’épidémie de Covid-19, la Commission européenne annonce plusieurs mesures : la création d’un fonds de 25 milliards d’euros et l’assouplissement des règles budgétaires pour chaque pays.
La réponse de Bruxelles à la crise du Covid-19 était attendue. Les chefs d’État et de gouvernement des 27 ont tenu une réunion extraordinaire en visioconférence, pour trouver une réponse commune à la paralysie d’une partie de l’économie en raison des mesures prises pour tenter d’enrayer la propagation du coronavirus. Le tourisme et le transport aérien sont particulièrement touchés. La Commission européenne va créer un fonds doté de 25 milliards d’euros, à partir de ressources existantes, et les règles budgétaires et en matière d’aides publiques seront interprétées avec souplesse pour aider les pays de l’UE à surmonter les conséquences économiques de l’épidémie de coronavirus, ont annoncé, mardi 10 mrs, les dirigeants européens.
« Nous sommes prêts à utiliser tous les instruments qui sont nécessaires », a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, qui s’exprimait à l’issue de ce sommet européen en visioconférence.
Assouplissement des règles
« Une application souple des règles de l’UE en particulier concernant les aides d’État et le Pacte de stabilité et de croissance sera nécessaire », a-t-il ajouté.
S’exprimant à ses côtés, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a précisé que des directives sur une utilisation plus souple des règles communautaires en matière de budget et de subventions seraient prêtes d’ici la fin de la semaine.
L’Italie, pays le plus touché, fonctionne ainsi au ralenti avec l’extension à tout son territoire des restrictions de circulation et de rassemblement en vigueur depuis le week-end dans une partie du nord du pays. Elle est directement menacée de récession.
À Paris, Emmanuel Macron a déclaré que les 27 s’étaient entendus pour accorder à chaque État membre une « flexibilité budgétaire indispensable » pour faire face aux conséquences sanitaires et économiques de l’épidémie de coronavirus, qui a fait 33 morts et 1 784 cas de contamination en France.
« Au niveau européen, nous avons acté aujourd’hui des flexibilités, d’abord en matière d’aides d’État pour que sur les secteurs impactés les États membres puissent prendre les dispositifs qui sont requis. Ensuite, pour que toutes les clauses, qui sont d’ailleurs prévues dans nos traités, puissent être activées afin que la contrainte budgétaire pour celles et ceux pour qui elle existe ne soit pas un rempart », a dit le président français.
Fonds disponible dans les semaines à venir
Depuis Bruxelles, Ursula von der Leyen a également annoncé la création d’un fonds d’investissement de 25 milliards d’euros avec déblocage rapide de 7,5 milliards pour aider les secteurs économiques les plus vulnérables à l’épidémie de coronavirus, qui perturbe les chaînes d’approvisionnement et frappe durement le tourisme et le secteur du transport aérien notamment.
« Cet instrument atteindra rapidement 25 milliards d’euros. Pour y parvenir, je proposerai cette semaine au Conseil et au Parlement de libérer 7,5 milliards d’euros de liquidités d’investissement », a dit Ursula von der Leyen.
Ces 7,5 milliards sont des fonds européens que les gouvernements nationaux n’ont pas été en mesure de dépenser en raison de complexités administratives. Au lieu d’être renvoyés à Bruxelles, les États pourront les utiliser pour soutenir leur économie, a précisé un responsable européen à Reuters.
Le total de 25 milliards d’euros sera atteint en ajoutant des « fonds structurels » déjà promis aux pays de l’UE dans le cadre du budget actuel de l’Union européenne, a poursuivi ce responsable, ajoutant que, sans ce mécanisme, il aurait pu être difficile de les dépenser.
Ces fonds devraient commencer à être disponibles dans les semaines à venir, a dit Ursula von der Leyen, selon laquelle ils seront orientés vers les systèmes de santé, les petites entreprises et le marché du travail.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se retrouveront pour un conseil européen « physique » les 26 et 27 mars à Bruxelles.
France24