Il s’agit de Madame Mariame Keita, sage-femme à l’hôpital régional de Mamou. Âgée d’une soixantaine d’années, Mariame Keita, est le nom de cette femme qui figure sur les billets de 500 francs guinéens depuis 1985. À l’époque d’où elle était âgée de 19 ans.
Rencontrée à la maison des jeunes de Mamou, a l’occasion du mois de la fête de la femme, Mariame Keita explique: « A l’époque j’étais dans la troupe fédérale de Mamou où on faisait la danse folklorique.
C’est là-bas que des gens sont venus nous prendre en photo, je faisais la classe de 9ème Année et j’étais âgée de 19 ans. Un jour, l’un de mes camarades de classe qui revenait de Dakar m’a apporté un livre sur lequel il y avait ma photo.
Sur la couverture, c’était en 1979. Quelques années après, précisément en 1985, ils ont mis la même photo sur les coupures de 500 francs guinéens».
Si le fait de se retrouver sur la monnaie nationale avait suscité en elle beaucoup d’espoir, il faut dire que cela a valu après des ennuis pour celle qui est communément surnommée « Tantie Mariame 500 ».
«J’ai fait beaucoup de démarches en vain pour que l’Etat me récompense. J’ai été à la Banque centrale, accompagnée de mon frère mais ça n’a pas abouti. J’avais même pris un avocat, mais la banque soutenait que c’est une caricature. C’est en ce moment que nous sommes allés, mon avocat et moi, à la police scientifique qui a confirmé que c’est bien ma photo. Mon avocat détient tous mes dossiers», a-t-elle fait comprendre.
Madame Keita sera par la suite surprise de l’attitude de son avocat qui a fini par l’abandonner sans aucune explication.
«A un moment donné, mon avocat était très motivé. Mais entretemps il m’a lâchée, confisquant tous mes dossiers. Jusqu’à présent les dossiers se trouvent avec lui, je n’ai pas pu les récupérer, j’étais même allée me plaindre à l’ordre national des avocats de Guinée mais je n’ai pas eu gain de cause.»
Cet avocat, selon Mariame Keita, s’appellerait Me Mohamed Lamine Soumah.
Face à ses nombreux obstacles qu’elle a rencontrés, Tantie Mariame 500 lance un cri de cœur à l’endroit de l’Etat guinéen.
«Si j’ai ma photo sur les billets de 500 GNF, ce n’est pas donné à n’importe qui. C’est une chance et une fierté de représenter la beauté de la femme guinéenne, normalement on doit me dédommager. Je souffre beaucoup, quand je vais au marché, on dit c’est elle qui a sa photo sur les billets de 500 GNF. On me croit riche… Je souffre beaucoup. Je demande à l’Etat de me venir en aide », a laissé entendre madame Keita.
Alpha Sylla