A travers un communiqué rendu public, mardi, 17 mars 2020, l’Ordre des Avocats de Guinée(OAG) a exprimé sa vive préoccupation quant à la situation politico-sociale qui prévaut en Guinée à leur siège, à la Cour d’Appel de Conakry.
Après avoir rappelé la vocation du barreau de Guinée, le bâtonnier de l’OAG, Me Djibril Kouyaté a indiqué que l’évolution de la situation politique et sociale actuelle en Guinée inquiète et préoccupe à plus d’un titre le barreau.
Poursuivant son intervention en substance, il a ajouté que concernant la situation des droits humains et des libertés fondamentales, leur protection ne semble plus être la préoccupation première de ceux qui en ont la charge.
Fort des échos et de toutes les informations véhiculées sur l’ensemble du territoire national, le barreau de Guinée, dit-il, s’alarme et s’interroge quant aux atteintes graves dont les dits droits et libertés font l’objet en ce moment.
Des violations, selon lui enregistrés dans le pays sont entre autres, les vagues d’arrestations massives, les interpellations en forme de kidnappings opérées tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays par des agents encagoulés, les enlèvements de personnes, les destructions de biens publics et privés, les tueries et les violences sur des personnes physiques, généralement des manifestants non armés dans le cadre de manifestations dûment autorisés et l’utilisation d’armes à feu durant les manifestations publiques.
Le Barreau de Guinée reste selon lui, profondément préoccupé par la rumeur persistante quant à l’existence d’un ‘’Goulag’’ dit de Soronkoni et condamne la violation des droits humains et des libertés fondamentales et interpelle ceux qui en sont les garants ; juges, procureurs, officiers et agent de la police judiciaire en leur rappelant leurs responsabilités premières et ultimes.
S’agissant de la situation sociopolitique qui prévaut, le barreau dira qu’elle est envenimée par les agissements et propos irresponsables de certains acteurs politiques, ce qui est autant plus inquiétant qu’elle met en péril l’unité nationale et entame profondément la cohésion sociale dont l’équilibre précaire ne tient plus à grand-chose
Il note, dit-il, avec beaucoup d’amertumes la dégradation du vivre en commun, à travers des propos haineux, agressifs et communautaristes distillés sur les réseaux sociaux et à travers d’autres mass medias.
Pour un dénouement heureux de la situation, le barreau de Guinée se dit prêt à offrir sa médiation pour participer au règlement de la crise politique.
Tafsir Bah