La junte au pouvoir Mali souhaite qu’un organe de transition dirigé par un militaire soit mis en place pour une période de trois ans et accepte que le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta retourne à son domicile.
« La junte a affirmé qu’elle souhaite faire une transition de trois ans pour revoir les fondements de l’État malien. Cette transition sera dirigée par un organe présidé par un militaire, qui sera en même temps chef de l’État », a indiqué dans la soirée de dimanche 23 août une source au sein de la délégation de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à l’issue du deuxième jour de négociations avec la nouvelle équipe au pouvoir à Bamako. « Le gouvernement sera aussi majoritairement composé de militaires », selon la proposition de la junte, a expliqué cette source.
Un membre de la junte a confirmé à l’AFP « les trois ans de transition avec un président militaire et un gouvernement en majorité composé de militaires », ainsi que les décisions concernant le président Keïta et son Premier ministre.
IBK pourra voyager
Selon la même source de la Cédéao, la junte a donné son accord pour « libérer le président Keïta », qu’elle détient depuis le coup d’État de mardi, « qui pourra repartir à son domicile » de Bamako. « Et s’il souhaite voyager pour des soins, il n’y a pas de problème », a également indiqué la source de la Cédéao.
Quant au Premier ministre Boubou Cissé, arrêté en même temps que le président Keïta et détenu dans le camp militaire de Kati, dans la banlieue de la capitale, « nous avons obtenu de la junte qu’elle accepte qu’il soit dans une résidence sécurisée à Bamako », a ajouté ce responsable ouest-africain.
La deuxième journée de négociations avait débouché sur des avancées sans accord complet, et elles doivent reprendre lundi. « Nous avons pu nous entendre sur certains points mais pas sur l’ensemble des points de discussion », a déclaré à sa sortie de plusieurs heures de réunion le chef de la délégation ouest-africaine, l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan, mandaté par la Cédéao pour tâcher de rétablir « l’ordre constitutionnel » au Mali.
Le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, qui espère « pouvoir tout finaliser d’ici lundi », a souligné la « volonté de vraiment aller de l’avant » des militaires. « Il faut des résultats parce que le 26 août, les chefs d’État de la Cédéao se réunissent pour dire si ils renforcent les sanctions contre la junte ou si on desserre l’étau », a expliqué un membre de la délégation.
Avec AFP