Le vendredi 07 août 2020 marquait le soixantième anniversaire de l’accession de la Côte
d’Ivoire à l’indépendance. Dans sa traditionnelle adresse à la Nation à cette occasion, le
Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA a retracé le
parcours de ces six décennies d’existence fait d’épopées glorieuses, mais aussi de pages
sombres.
Si la Côte d’Ivoire a enregistré des performances socioéconomiques exceptionnelles
qualifiées de « miracle ivoirien » durant ses trente premières années d’indépendance pour
s’essouffler par la suite, force est de constater, aujourd’hui, qu’elle est redevenue plus
rayonnante, à tous égards, depuis l’accession à la magistrature suprême du Président
Alassane OUATTARA en 2011. Par un leadership éclairé, il a repositionné en neuf (09) ans,
la Côte d’Ivoire dans la dimension qui devrait être toujours la sienne.
Sur cette période, le Gouvernement s’est évertué à porter des programmes ambitieux dont
les résultats se traduisent par un taux de croissance moyen de 8% par an sur la période
concernée contre -5% en 2011, un taux de pauvreté qui est passé de 55,01% en 2011 à
39,4% en 2018, et une inflation qui se situait à 4,5% en 2011 contenue en moyenne
annuellement à 0,8% jusqu’en décembre 2019, en dessous du seuil communautaire de 3%,
grâce notamment à la politique de lutte contre la cherté de la vie.
Il convient de relever également :
- l’accroissement des infrastructures communautaires de base (écoles, centres de
santé, eau potable, électricité, voiries, couverture sociale, etc.) dans l’ensemble des
trente-et-une (31) régions du pays et des deux (02) districts autonomes du pays ; - le taux d’accès à l’eau potable est passé de 50% en 2011 à 81% en 2018. Quant au
taux de couverture de l’électricité, il est passé de 33% en 2011 à 80% à fin 2019,
tandis que celui d’accès aux services de santé qui était de 44% en 2012 est passé à
69% en 2019
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- l’augmentation du pouvoir d’achat des populations, avec la revalorisation du Salaire
Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG), du traitement indiciaire du salaire des
fonctionnaires, ainsi que des revenus de nos braves paysans ; - l’assainissement du climat des affaires pour favoriser l’investissement privé,
permettant ainsi à des milliers de nos jeunes d’accéder à un emploi décent, et par voie
de conséquence, de s’offrir des perspectives d’avenir dans cette Côte d’Ivoire qui se
veut d’une prospérité inclusive.
L’intervention solennelle du Président de la République, le 06 août 2020, a également été
marquée par l’annonce de sa candidature à la présidentielle du 31 octobre 2020. Une
annonce dont il me semble important de rappeler le contexte.
Le Président Alassane OUATTARA, dont les vertus d’homme d’Etat ne sont plus à
démontrer, à plusieurs reprises, a émis la volonté de transmettre le pouvoir d’Etat à une plus
jeune génération. Cette ambition a été réaffirmée solennellement, le 05 mars 2020, devant
les deux (02) chambres du Parlement et devant le Peuple de Côte d’Ivoire. Elle s’est
concrétisée le 12 mars 2020, c’est-à-dire une semaine plus tard, par la désignation du
Premier Ministre Amadou Gon COULIBALY, Paix à son âme, comme candidat du
Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) à la présidentielle
du 31 octobre 2020. Le Président Ouattara est donc allé au bout de sa parole comme il en
avait pris l’engagement.
Malheureusement, le 08 juillet 2020, la Côte d’Ivoire a perdu l’un de ses plus illustres fils.
Notre génération a perdu Amadou Gon COULIBALY, ce brillant homme d’Etat qui incarnait
pour le RHDP l’héritage d’Alassane OUATTARA.
Cet événement tragique est survenu dans un contexte particulier. En effet, la Côte d’Ivoire
faisait face, à l’instar des autres nations du monde entier, à une crise sanitaire sans
précédent, avec ses conséquences économiques et sociales importantes. Déjà en alerte
face au risque terroriste sous-régional, elle venait de subir également une attaque terroriste
dans sa région nord, le 11 juin 2020. De plus, nous étions à douze (12) semaines de la date
de la présidentielle et à huit (08) semaines du délai de dépôts des candidatures au niveau de
la Commission Electorale Indépendante (CEI).
C’est sous le coup de cette situation exceptionnelle, et au regard des enjeux pour la Côte
d’Ivoire, qu’unanimement et de façon concertée, une grande partie des Ivoiriens dans leur
diversité, et l’ensemble des cadres, militants et sympathisants du RHDP, ont sollicité le Chef
de l’État, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA pour un sacrifice supplémentaire
pour la préservation des nombreux acquis.
Au cours de ce message à la Nation, le Président Alassane OUATTARA, qui a toujours
répondu à l’appel des Ivoiriens, a bien voulu faire droit à cette requête face à ce cas de force
majeure. En le faisant, il a pris sur lui de sacrifier sa parole et son image personnelle pour la
Côte d’Ivoire. Nous nous en félicitons.
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Il me plaît également d’indiquer que conformément à la nouvelle constitution du 08 novembre
2016 instaurant la III e République, dont le peuple souverain s’est librement doté, cette
candidature est légale et conforme au principe fondamental de la non-rétroactivité des lois.
L’article 183 brandi par une partie de l’opposition, comme étant la disposition qui devrait
empêcher cette candidature, est relatif à la continuité législative. Celui-ci prévoit que « la
législation actuellement en vigueur en Côte d’Ivoire reste applicable, sauf
l’intervention de textes nouveaux, en ce qu’elle n’a rien de contraire à la présente
Constitution. »
Cette disposition constitutionnelle encadre la reconduction des lois votées à l’Assemblée
nationale. Elle concerne donc l’ensemble des textes de loi en vigueur dans notre pays et non
l’ensemble des dispositions de l’ancienne constitution. Il est bon de préciser qu’en aucun
moment cet article ne mentionne que les dispositions de la précédente Constitution qui
venait d’être abrogée sont reconduites.
En tout état de cause, notre pays dispose, aujourd’hui, d’Institutions fortes, modernes et
indépendantes. En la matière, il reviendra au Conseil Constitutionnel de trancher
définitivement sur cette question, ainsi que celles relatives à toutes les autres candidatures
déclarées.
Par ailleurs, la presse s’est fait l’écho de certaines manifestations isolées, mais ayant
entraîné des pertes en vies humaines, des blessés, des actes de vandalisme et des dégâts
matériels. Je voudrais indiquer que ces manifestations faisaient suite à un appel lancé par
certaines formations politiques au mépris du cadre légal existant permettant d’encadrer ce
type de manifestation.
Dans un communiqué publié le jeudi 13 août 2020, le Gouvernement ivoirien, conformément
à sa volonté permanente de transparence et d’ouverture envers les médias, la société civile
et tous les partenaires, a d’ailleurs pris à témoin la communauté nationale et internationale
sur le caractère illicite et violent de ces manifestations, avant de réaffirmer son engagement
à agir avec la plus grande fermeté pour préserver la quiétude des Ivoiriens et des
populations vivant en Côte d’Ivoire.
La présente communication a pour objectif d’apporter la bonne information, dans le contexte
actuel marqué par la prolifération d’informations incorrectes.
Sidi Tiémoko TOURE
Ministre de la communication et des médias
Porte-parole du Gouvernement de Côte d’Ivoire
s.toure@communication.gouv.ci