A l’approche de l’élection présidentielle dans notre pays, la Guinée qui est assez illustrative de la dégradation de la situation ‘’démoncratique’’, pardon, démocratique. Au lieu hélas que ce soient les programmes de société qui émergent, ce sont depuis quelque temps les considérations communautaristes, ethniques, claniques, voire religieuses dans certains cas, qui occupent le haut du pavé. Et si cela vient de la tête, ceux qui sont censés unir et prôner la paix, le pays risque de basculer, même si on ne souhaite pas. Comme on aime dire que « le serpent commence à pourrir par sa tête », non je m’excuse le poisson plutôt ! Pauvre citoyen guinéen qui a tant souffert, ouvre tes yeux et fait ton choix librement.
Il s’en suit très souvent que les principes démocratiques d’équité, d’égalité, de transparence, de liberté s’en trouvent sérieusement affectés. Et pourtant, dans un pays normal voir démocratique l’exigence de rendre compte du bilan, des performances encore moins les défaillances du candidat sont mises en avant. Convenons-en que la Guinée ne fait pas l’exception, ou bien c’est un pays anormal ?
Peut-on réellement parler de choix éclairés, voire honnêtes, lorsque les préjugés sociaux, l’ethnocentrisme, le clanisme, le communautarisme prennent le dessus sur tout le reste ?
Acceptons-en, avant d’aller plus loin dans notre analyse que la démocratie ne saurait être uniforme, du moins dans sa pratique selon les pays. Mais qu’à cela ne tienne, la voix de chaque citoyen devrait compter dans sa matérialisation, surtout au moment décisif du libre choix des dirigeants politiques. Si ce choix est libre, induisent pas mal de vertus démocratiques, il devrait toutefois être motivé, aller nécessairement dans le sens de l’intérêt général, particulièrement de celui du seul peuple souverain. Lequel a toutefois besoin de faire des choix éclairés.
En cela, l’indépendance et la liberté des médias qui pourraient joué un grand rôle est devenu aujourd’hui des chiens de garde des détenteurs du pouvoir politique juste pour des intérêts égoïstes. Sinon il revient au médias d’expliquer aux électeurs non seulement les enjeux, mais en plus de les amener à passer au crible de la pensée critique les différents programmes de société à eux proposés par les candidats. Mais hélas, c’est le militantisme et la prise de position des patrons de presse qui prouve le manque de la probité dans le traitement de l’information. L’argent, le profit qui les préoccupent, mais l’intégrité et le patriotisme se sont délogé chez eux.
C’est pourquoi, maintenant, plus que jamais, il importe, à défaut de repenser carrément nos systèmes démocratiques, de prendre le taureau par les cornes tout autrement, afin que ce qui compte véritablement, à savoir le bonheur de tous et de chacun, soit la seule bataille qui vaille la peine d’être menée.
Cherif Djiba Sano
Directeur de publication du site www.oeildupeuple.info