Un conflit domanial a éclaté au quartier Sanoyah Km36, secteur marché dans la préfecture de Coyah. Des jeunes très remontés contactés par l’AGP affirment être opposés à la vente d’un domaine de deux parcelles et demi à un opérateur économique du nom de Moussa Condé. Ils accusent les autorités de Sanoyah km 36 au secteur Marché d’en être les responsables, alors que le domaine est d’une grande importance pour leur localité.
Le site abrite la centrale de l’EDG qui desserve le courant électrique à leur quartier et ses environnants.
Selon ces jeunes, l’acheteur du domaine aurait l’intention de construire une station d’essence et des boutiques sur le site.
Interrogé, Morlaye Bangoura, le porte-parole de la jeunesse, a fait savoir que : « l’espace était occupé par des femmes vendeuses. Un jour, nous avons entendu qu’ils voulaient clôturer le site. Suite à la révolte des femmes, nous avons cherché à comprendre les dessous de la chose. Mais, le jour où on s’est retrouvés, l’ingénieur de Moussa Condé (opérateur qui a acheté le domaine), est venu me voir pour me dire que si on nous dit que ce terrain est vendu, c’est faux, mais quand même ça été baillé.
Je lui ai demandé là où il est né, il m’a répondu qu’il est un fils de Kassoyah (Coyah), qu’il est de passage mais qu’il est informé de ce qui se passe ici. Je lui ai dit ‘’patron écoute moi, les femmes nous ont dit que toute personne qui viendra même en bail pour déplacer cette centrale, nous ne serons pas d’accord, parce que cette centrale sert plusieurs quartiers. Beaucoup de biens publics ont été vendus ici et on ne s’y est pas opposé mais, si vous voyez qu’on s’oppose à cela, c’est parce que cette centrale a une importance capitale pour nous.
Donc, va dire à ton patron de laisser ce terrain tranquille’’. Comme on ne se comprenait pas, je lui ai dit de quitter les lieux. Nous sommes dans cette situation depuis 1 an 6 mois »
Facinet Camara, coutumier et un des anciens chefs du quartier, indique qu’il n’a pas été associé à la vente de ce terrain.
« Je ne sais rien dans cette affaire, je n’ai jamais assisté à une réunion concernant ce domaine. J’ai entendu que le site est vendu, alors j’ai demandé à la jeunesse de ne pas accepter ; parce que c’est un domaine public. Cette centrale a été installée dans les années 1972-1973. Moi, je ne suis pas intéressé par la vente de terrain. Si le chef de quartier dit que ce n’est pas vendu, il faut saisir la mairie », dit-il.
Malgré les nombreuses tracasseries concernant ce site, qui ont fait des blessés, les jeunes ne comptent pas lâcher.
Le gardien du site à sanoyah km36, qui a été déjà clôturé, soutient: « il y a eu des révoltes dans lesquelles plusieurs blessés ont été enregistrés, entre temps ils ont arrêté les démarches. Pour l’instant, aucun document ne nous prouve que ce terrain est vendu mais, nous avons appris que ça été baillé à 50 ans », souligne-t-il.
Le représentant des jeunes de la localité explique qu’ils ont mené de nombreuses démarches : « Pensant que c’est la direction de l’EDG qui a vendu le terrain, nous leur avons adressés un courrier, ils nous ont répondu que ce n’est pas eux qui ont vendu ce terrain. Un autre courrier a été transmis au patrimoine bâti qui, à son tour, l’a transféré au ministère de l’habitat. L :yp :p
Ce jour, une délégation qui devait se rendre sur le site m’a appelé pour avoir des informations, je leur ai dit que je ne connais pas la personne qui a vendu ce domaine mais quand même c’est vendu.
Quand tu demandes n’importe quelle autorité, la personne te dit qu’il ne connaît pas la situation du terrain. Mais, le staff de Moussa Condé dit que c’est l’État qui leur a vendu ce domaine. Alors, nous voulons savoir qui est cette personne qui l’a vendu. Quand un responsable vient ici pour nous aider, s’il se retourne, il ne vient plus.
On ne sait pas si c’est l’argent qu’on lui donne ou bien si ce domaine n’appartient pas à l’État, alors pourquoi depuis le temps des colons personne n’a revendiqué la paternité de ce terrain sauf sous ce régime ? », S’est interrogé le porte-parole des jeunes.
Le chef du quartier quant à lui, a confié à notre rédaction que le domaine n’est pas vendu : « Je défie quiconque de venir présenter la preuve qui démontre que le domaine est vendu. C’est faux. S’il y a eu vente, je ne suis pas informé du nom du vendeur ni de l’acheteur ».
Le préfet de Coyah, Aziz Diop a, lui aussi, laissé entendre qu’il n’est nullement associé à cette affaire. La première autorité de cette préfecture, au bout de fil, a déclaré : « je ne suis pas intéressé. Je ne sais même pas s’il y a un conflit domanial dans ce quartier ».
Toutes nos tentatives pour avoir la version du maire de la commune sont restées sans suite. Moussa Condé, accusé par les jeunes d’avoir acheté le domaine, que nous avons plusieurs fois contacté, dit préférer garder le silence sur cette affaire.
Idrissa Cissé