Selon un bilan provisoire, au moins 19 gendarmes burkinabè et un civil sont morts dans une attaque armée dans la région des trois frontières, au Burkina Faso. Les autorités ont annoncé être à la recherche de rescapés et des assaillants dans cette zone où le Burkina Faso combat des militants islamistes.
Au moins 19 gendarmes et un civil ont été tués, dimanche 14 novembre, lors d’une attaque de djihadistes présumés contre le détachement de gendarmerie d’Inata, dans le nord du Burkina Faso, ont annoncé l’armée et le gouvernement.
Dimanche « vers 05 h 30 (GMT et locale), le détachement de gendarmerie de Inata (…) a fait l’objet d’une attaque terroriste », a indiqué l’état-major des armées dans un communiqué. « Nous avons comme bilan provisoire vingt morts, dont un civil », a précisé le ministre de la Sécurité, Maxime Koné, à la radio nationale.
Le ministre a affirmé que les gendarmes attaqués « ont résisté et se sont battus avec bravoure » et qu’il y avait « des rescapés qui ont été retrouvés ».
« Les opérations sont toujours en cours et le travail de recherche » d’éventuels autres rescapés et des assaillants se poursuivait dimanche soir dans cette « zone particulièrement » vaste, a-t-il ajouté.
Une attaque particulièrement meurtrière
Selon une source sécuritaire, l’attaque, qui s’est produite dans la province du Soum, dans la région du Sahel, a été menée par « un important nombre d’individus armés » circulant « à bord de plusieurs pick-up et motocyclettes ». Il a évoqué « de longs échanges de tirs » entre les assaillants et les gendarmes.
Cette attaque est l’une des plus meurtrières contre les forces de défense et de sécurité burkinabè depuis que le Burkina Faso est confronté aux actions djihadistes, qui ont débuté dans ce pays il y a six ans.
Une autre attaque a eu lieu dimanche matin, à Kelbo, une autre commune de la même province du Soum, a indiqué le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura.
« Fort heureusement, cette attaque a été repoussée par les soldats, aidés par les Volontaires pour la défense de la patrie » (VDP), des supplétifs civils engagés dans la lutte anti-djihadiste aux côtés des forces de défense et de sécurité, « sans faire de victimes », a-t-il dit.
Un élu local, joint par l’AFP, a évoqué des survols d’hélicoptères dans la zone « depuis ce matin », affirmant que la veille « deux civils, notamment des femmes, ont été tuées par un engin explosif » dans la province du Soum.
Plusieurs attaques ces derniers jours
Vendredi, sept policiers ont été tués et cinq blessés lors d’une attaque à Alkoma, dans la province voisine du Séno, dans le nord-est du Burkina Faso, selon la direction générale de la police.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques djihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l’est, dans la zone dites des « trois frontières », aux confins du Mali et du Niger, deux pays également confrontés aux opérations des jihadistes armés.
Les violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2 000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.
Mardi, l’opposition burkinabè a exigé des « mesures urgentes » face à la « dégradation de la situation sécuritaire » après la recrudescence des attaques jihadistes, menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la « démission immédiate du chef de l’État », Roch Marc Christian Kaboré.
Le président Kaboré avait mis la lutte contre « le terrorisme » au cœur de la campagne pour sa réélection pour un deuxième mandat de cinq ans, fin 2020.
Avec AFP et Reuters