C’est une première, et cela a été salué comme ça se doit au sein de la corporation, et bien au-delà. Lors du déjeuner où étaient conviées les différentes associations de presse, au palais Mohammed V, le président de la transition s’est montré très attentif aux préoccupations des médias de son pays.
Parmi les doléances exprimées à l’occasion par ces derniers, figuraient en bonne place le relèvement substantiel de la subvention annuelle et la construction d’une Maison de la presse.
Comme à son habitude, le colonel Mamadi Doumbouya a prêté une oreille attentive avant d’accéder de bonne foi, sans la moindre arrière-pensée, aux sollicitations de ses hôtes.
Ainsi, pour la subvention, il n’y a plus qu’à attendre la loi de finances rectificative pour la revoir à la hausse. Quant à la Maison de la presse, avant sa construction et la remise solennelle des clés aux différentes associations de médias, une superbe résidence est mise à leur disposition à la Minière, à titre provisoire et pour parer au plus pressé.
Outre son caractère symbolique, ce geste sans précédent du chef de l’Etat vient soulager une presse nationale confrontée à de nombreuses difficultés. A cause notamment, en ce qui concerne le privé, de la précarité ambiante et de la rareté (voire l’absence) de véritables entreprises de presse structurellement parlant, viables. Du côté des médias publics également, on peut noter, entre autres faits à l’actif du pouvoir CNRD, la relance de la Radio RKS (première station FM en Guinée), ainsi que le lancement des travaux de rénovation du quotidien national, Horoya, qui a subi des actes de vandalisme il y a quelques mois.
En tous les cas, c’est une autre preuve que le colonel Mamadi Doumbouya, qui vient ainsi confirmer qu’il est un homme de parole, entend bien marquer de son empreinte l’histoire de la Guinée, grâce au chantier de la refondation de l’Etat ouvert depuis la date historique du 5 septembre 2021.
Dans ce gigantesque travail entrepris par le président du CNRD, ce ne sont pas les écueils qui vont manquer, puisque les réformes nécessaires à son accomplissement, incontournables pour la réussite de la transition, vont léser certains intérêts, changer des habitudes, provoquer des mécontentements et faire l’objet de toutes sortes de critiques. Voire d’actes de sabotage.
Dans un tel contexte, il est important que les populations aient accès à une information non orientée, fiable, pour soutenir les mesures et réformes qui défendent l’intérêt général, qui visent à la renaissance du pays pour le grand bien de tous et de chacun. Sans considération des appartenances ethnique, religieuse, politique et régionale.
D’où l’immense rôle ainsi dévolu aux femmes et hommes de médias. Un rôle dont l’importance ne saurait échapper à l’homme fort du pays, qui a par conséquent décidé de leur apporter tout son soutien.
François Mara