Le Premier ministre burkinabè, Albert Ouédraogo (4ème G) et le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Burkina Faso et de la transition (5ème D) posent pour une photo de famille du nouveau gouvernement, à Ouagadougou, le 7 mars 2022.
Le Pays à Ouagadougou, « le Premier ministre, Albert Ouédraogo, a présenté aux députés la feuille de route du gouvernement de la Transition. »
Un discours qui fait écho à celui prononcé vendredi dernier par le président Damiba, le chef de la junte au pouvoir.
Alors, « place aux actes maintenant ! », lance le quotidien ouagalais. « Les priorités actuelles du pays sont connues. Ce sont l’insécurité, le retour au bercail des déplacés internes, la crise alimentaire et la réinsertion des éléments terroristes qui ont accepté de déposer les armes. Sur le plan sécuritaire, précise Le Pays, le président Damiba a donné rendez-vous aux Burkinabè dans cinq mois pour un premier bilan. Cependant, il n’a pas décliné les moyens à mettre en œuvre pour atteindre ces résultats. Il en est de même pour les autres points prioritaires. Il revenait donc au Premier ministre d’être plus explicite pour rassurer les Burkinabè. Celui a détaillé quelques moyens que le gouvernement entend mettre en œuvre sur le plan de la lutte contre l’insécurité. Il s’agit de nouer des partenariats stratégiques et de les diversifier en profitant des atouts spécifiques de chaque partenaire. » Et Le Pays de s’interroger : « un éventuel partenariat avec la Russie que certains Burkinabè à l’exemple du Mali appellent de tous leurs vœux ? Avec la Chine, la Turquie, Israël et tous les pays qui peuvent apporter leur concours ? Autant de questions légitimes qui sont pour l’instant, sans réponse. »
Multiples urgences…
WakatSéra accorde aux nouvelles autorités burkinabé le bénéfice du doute… « Si l’examen de passage a été concluant à l’oral, le plus dur reste à faire pour le Premier ministre, Albert Ouédraogo, et son gouvernement. Il urge de transformer les paroles en actes, pour desserrer l’étau autour des Burkinabè, pris entre le marteau du terrorisme et l’enclume de la difficile conjoncture économique découlant de la pandémie du Covid-19. Le chantier ne sera pas loin des sept travaux d’Hercule, surtout dans ce contexte où la transition burkinabè, sœur cadette de ses ainées du Mali et de la Guinée, sera très scrutée par la communauté internationale, notamment la CEDEAO qui a, tout de même, promis son accompagnement au Burkina. »
Révolution copernicienne
« Courage, Albert-Sisyphe ! », renchérit le quotidien Aujourd’hui. En effet : « récupérer les zones infestées par les terroristes et faire revenir les 1 million 800.000 déplacés internes dans leurs villages. (…) Refonder l’Etat, avec une recentralisation sur des valeurs cardinales notamment sur une gouvernance vertueuse, une neutralité de l’Administration son efficacité, bref, remettre la méritocratie au centre de l’Administration publique, en la dépolitisant. »
Qui plus est, poursuit Aujourd’hui, la Transition veut « régenter le jeu politique, avec une réglementation des partis, le financement et le plafonnement des dépenses publiques, le tout pour parvenir à un basculement vers une 5e République. Rien que ce chantier de la refondation pourrait prendre les 36 mois de la Transition. »
La RDC sous la menace de la « bombe F »
À la Une également, les inquiétudes alimentaires au Congo démocratique… « Conséquences de la guerre en Ukraine : la RDC menacé par la bombe F », lance Le Nouvel Observateur à Kinshasa. F comme famine… En effet, précise le journal, « on devrait assister dans les semaines prochaines à une hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires et du carburant à travers le pays, conséquence directe de la hausse du trafic de transport et de rareté des produits tels que les céréales et le pétrole… en provenance de l’Ukraine et de la Russie. Du coup, le problème d’insécurité alimentaire, du reste chronique en RDC, risque de s’accroître. »
Déjà, note encore Le Nouvel Observateur, « le prix du gaz est passé de 20.000 francs, soit 10 dollars à 27.000 franc soit 18 dollars ; le sac de farine de blé est passé de 46 à 60 dollars. »
Alors pour désamorcer cette bombe F, pointe le bi-hebdo, il faut « relancer la production agricole locale, manioc et maïs notamment comme substituts à la farine de blé, et organiser un pont aérien agricole pour permettre le transport des produits alimentaires de première nécessité de nos localités vers les grands centres de consommations tels que Kinshasa, Matadi, Lubumbashi, Kananga, Kisangani ou Goma. »
rfi