La validation du chronogramme de 36 mois de transition par le CNT continue de polariser les attentions. Si d’aucuns estiment que ce délai est plus ou moins raisonnable pour permettre au pays de se doter des institutions fortes et accomplir par la même occasion les différentes réformes engagées; d’autres par contre, balaient d’un revers de main ce chronogramme, dans la mesure où cette transition ne cesse de prendre une tournure inquiétante.
S’inscrivant dans le même ordre d’idées, le leader du Mouvement démocratique et libéral (MoDeL), Aliou Bah, a fait entendre ce qui suit :
« Alors nous sommes encore face à une situation où des dirigeants non élus s’attribuent tous les pouvoirs inspirés d’une charte rédigée en catimini dont ils ne respectent même pas la plénitude. Ils taillent des institutions et clients politiques à leur dévotion dont ils se servent pour décréter un délai à travers un maquillage de consultation. Malgré cela, on entend certains dire que “36 mois, ce n’est pas long…” comme si c’était là le plus important. Quelle garantie peut-on avoir que ce délai, même étant excessif, sera respecté ? S’empêcheraient-ils de le prolonger a souhait en évoquant des prétextes et obstacles dont ils créeront les conditions d’existence ? D’ailleurs le fait que les concernés refusent même de clarifier la date de démarrage de ce délai, est-ce un indice rassurant ?
Il y a un penseur qui dit que seul le pouvoir arrête le pouvoir. Alors accompagner une transition ne doit pas être synonyme de naïveté et de passivité. Si chacun doit bloquer son cerveau, plier sa vigilance et couper sa respiration pour la bonne marche d’une transition, ce que celle-ci ne peut avoir comme destination que le ravin . » a-t-il posté.
OC